Diarrhées néonatales 3/3 – Visite d’élevage – 23 novembre 2012

 

Plan diarrhées néonatales creusois
Les apports de la visite d’élevage

Le plan collectif de maîtrise des diarrhées néonatales mis en place en Creuse depuis 2003 par GDS Creuse en partenariat avec les vétérinaires se finalise avec un audit d’élevage.

 Le plan « diarrhées néonatales » creusois repose sur une approche globale. Après un bilan de la situation sanitaire, les agents infectieux, le transfert immunitaire et le statut nutritionnel des mères sont explorés. La confrontation des résultats d’analyses et des facteurs de risque recensés au cours d’un audit aboutit à un plan d’action élaboré en pleine concertation avec l’éleveur.

Une approche globale nécessaire pour maîtriser les diarrhées néonatales

Lorsque les diarrhées néonatales sévissent dans un élevage, la tentation est grande de rechercher une solution rapide, au coût peu élevé, la moins contraignante possible. Les analyses, quand elles sont faites, se limitent à la recherche du germe et la solution préventive mise en place, à la vaccination. Pourtant, les diarrhées néonatales, maladies multifactorielles, ne trouvent pas leur solution en intervenant sur un seul aspect. Pour obtenir un résultat durable, une approche globale explorant, au-delà des agents infectieux, le transfert immunitaire et le statut nutritionnel des mères est essentiel. Cette démarche s’appuie sur des données et tient compte de l’approche économique de l’élevage, d’où ce plan proposé par GDS Creuse, en relation avec les vétérinaires, depuis 2003.

Une vision objective de la situation basée sur des données chiffrées

L’état sanitaire d’un troupeau repose sur l’équilibre entre les capacités de défense des animaux et la pression microbienne. Un problème sanitaire dans un élevage est la conséquence d’un déséquilibre. L’objectif est de mettre le doigt sur les facteurs qui l’ont provoqué pour proposer des mesures adaptées. Pour cela, une concertation importante entre l’éleveur et son vétérinaire est essentielle. Les données chiffrées et les outils de laboratoire disponibles apportent des informations complémentaires objectives.

L’état sanitaire d’un troupeau repose sur l’équilibre entre les capacités de défense des animaux et la pression microbienne. Un problème sanitaire dans un élevage est la conséquence d’un déséquilibre. L’objectif est de mettre le doigt sur les facteurs qui l’ont provoqué pour proposer des mesures adaptées. Les cinq domaines de risques sont ainsi systématiquement abordés lors de la visite d’élevage.

Cette démarche se déroule en 3 temps :

  • 1.    S’appuyer sur une vision objective de la situation

Il s’agit de déterminer le contexte général de l’exploitation, c’est-à-dire le taux de mortalité et le taux de veaux malades. Au delà des taux « acceptables », 15% pour le taux de malades et 5% pour le taux de morts, il est nécessaire d’agir. On voit ici l’intérêt de tenir à jour le carnet sanitaire et de notifier les mouvements correctement, bien au-delà de l’aspect réglementaire. Le carnet sanitaire peut également être source d’informations sur l’évolution de la maladie dans l’élevage, l’âge des animaux concernés, les périodes…Le bilan sanitaire annuel, réalisé dans le cadre du décret médicament-prescription, est une bonne occasion de traiter de ce sujet; un véritable point peut être fait, loin de la situation d’urgence qui ne se prête pas à la mise en place d’une démarche préventive globale.

  • 2.    Utiliser les outils de laboratoire disponibles

Trois types de recherches sont à réaliser : les agents en cause, l’évaluation du transfert immunitaire des veaux, le statut nutritionnel des mères.

  • 3.    Etudier les facteurs de risque au cours d’un audit d’élevage.

L’audit d’élevage se réalise au cours d’une visite bien identifiée, avec un temps dédié suffisant (environ 2 heures). Chaque point abordé est l’occasion d’un bilan et d’apport d’informations techniques. Les 5 domaines de risques (alimentation, relation mère-veau, gestion du troupeau, logement et statut immunitaire) sont abordés. La confrontation de ces informations permet d’analyser les origines du problème et de proposer des mesures.

Une synthèse des points forts et faibles de l’élevage pour définir le plan d’action

L’audit d’élevage associe les observations des animaux et du milieu, et les éléments apportés par l’éleveur. Avec les résultats d’analyses, cette visite d’élevage va conduire à un bilan des points forts et des points faibles, puis à un plan d’action. Ce plan met en évidence les facteurs de risque, leur importance et propose des mesures. Elles sont planifiées et priorisées afin d’échelonner les actions en tenant compte de l’impact attendu, de l’opportunité en fonction de la période et de leur facilité de réalisation. Les premières mesures sont sanitaires. Sur le plan médical, la priorité est donnée au plan antiparasitaire et aux complémentations. Un plan vaccinal peut être associé suivant le ou les germes mis en cause, il doit être considéré comme un outil complémentaire. Le bilan et le plan d’action font l’objet d’un compte-rendu détaillé destiné à l’éleveur.

Un bilan très favorable, une réussite fonction de l’implication de l’éleveur dans la mise en place des mesures préconisées

22 élevages, engagés dans ce plan, ont fait l’objet d’une enquête et d’un bilan. La tendance générale observée est une très nette amélioration. Sur les 22 éleveurs concernés, 9 ont mis en place les mesures préconisées en totalité et 12 partiellement. Le frein essentiel à la réalisation des actions est la surcharge de travail et la gestion du temps. Le refus de changer ses pratiques ne concerne qu’un éleveur. Il y a globalement une bonne écoute et un vrai intérêt pour la démarche engagée. Le fait d’aborder les pratiques d’élevage et de les « recadrer » est très positif, avec un impact sur d’autres aspects de leur exploitation. En grande majorité, ce plan leur a appris à gérer le problème de diarrhées néonatales. Toutefois, les éleveurs souhaiteraient un accompagnement qui les aiderait à persévérer dans la démarche. Il s’agit de ne pas baisser la garde trop vite. Un bilan régulier les soutiendrait dans cet effort. Le bilan sanitaire annuel pourrait trouver ici toute sa place.

22 élevages qui se sont engagés dans ce plan ont fait l’objet d’une enquête et d’un bilan. La tendance est nettement à l’amélioration. Sur les 22 éleveurs concernés, 9 ont mis en place les mesures préconisées en totalité et 12 partiellement dont 1 très partiellement (élevage 19). Le frein essentiel à la réalisation des actions est la surcharge de travail et la gestion du temps. Le refus de changer ses pratiques ne concerne qu’un éleveur (élevage 10).

Une prise de relai par le vétérinaire de l’élevage nécessaire pour un meilleur suivi, d’où la mise en place de la plaquette d’offre de services vétérinaires

Le bilan réalisé auprès de ces éleveurs montre tout l’intérêt qu’ils y trouvent. Pour que cette démarche soit bien comprise et qu’elle puisse conduire à l’acceptation de la remise en cause de certaines pratiques, elle demande une présentation claire sur le plan technique et économique. Un suivi par le vétérinaire traitant participe à une meilleure adéquation. Cette relation éleveur – vétérinaire différente illustre cet autre métier qu’est le « conseil » et la nécessité pour chacun de s’adapter. Instaurer un partenariat durable passe par un accompagnement dans le temps mais demande en amont la fourniture d’une offre vétérinaire écrite. Elaborée par les vétérinaires et GDS Creuse, la plaquette d’offre de services vétérinaires contient un service « gestion des pathologies néonatales ».

L’approche globale des diarrhées néonatales, une solution pour tout élevage

20% des élevages sont confrontés à des diarrhées néonatales. Une solution existe, cela demande une mobilisation du couple éleveur/vétérinaire avec la mise en place d’une approche globale de la problématique au niveau de l’élevage. Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou GDS Creuse.

Dr Didier GUERIN – GDS Creuse

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