Virus de Schmallenberg – 3ème vague de circulation – 29 novembre 2013

La maladie de Schmallenberg
Surveillance pour 2013/2014

3ème vague du virus Schmallenberg (SBV) => Notre département a été concerné par des cas de SBV congénital ces 2 dernières camapgnes. De nouveaux cas liés à des contaminations 2013 précoces (mai/juin) sont actuellement observés.

Le SBV se caractérise par une diffusion rapide et large dans toute l’Europe à partir des premiers cas décrits en 2011. Deux vagues de circulation virale ont été observées en France. Une troisième semble se dessiner. De nouveaux cas liés à des contaminations 2013 précoces (mai/juin) sont actuellement observés.

Une maladie émergente en 2011 en Allemagne qui se traduit par des malformations congénitales

Dans le cadre d’investigations relatives à des diarrhées fébriles chez des ruminants, le laboratoire de référence allemand Friedrich-Loeffler-Institut (FLI) a identifié en novembre 2011 un nouvel orthobunyavirus, nommé Schmallenberg virus SBV (en référence à une ville proche des foyers, située à 80 km au Sud-Est de Dortmund). Cet orthobunyavirus affecte les ruminants. L’infection aiguë se manifeste chez les bovins adultes par une hyperthermie, une perte d’appétit, une chute de production chez les vaches laitières, de la diarrhée. Elle provoque également dans le 1er tiers de gestation des troubles de la reproduction (retours en chaleur et avortements précoces) qui ne sont pas encore quantifiés. L’infection des femelles gestantes peut se traduire par la naissance d’animaux malformés (arthrogrypose, raccourcissement des tendons du jarret, déformation de la mâchoire, hydranencéphalie…). En raison de la période de sensibilité du fœtus à ce virus (30ème au 60ème jour de gestation chez la brebis, 80ème au 160ème jour de gestation chez la vache), les symptômes sont observables 3 à 4 mois après la contamination chez les ovins et 5 à 6 mois après chez les bovins. Le SBV est essentiellement transmis par des insectes piqueurs.

Le SBV se caractérise par une diffusion rapide et large dans toute l’Europe à partir de des premiers cas décrits en 2011.

Une surveillance clinique depuis janvier 2012 qui se poursuit

La surveillance clinique de l’infection congénitale des agneaux, veaux et chevreaux par le virus SBV a été initiée en France au début du mois de janvier 2012. Lors de la 1ère vague (janvier à août 2012), 3.164 élevages ont été déclarés atteints (2.018 bovins, 1.129 ovins et 17 caprins). Pour la 2ème vague (septembre 2012 à août 2013), ce sont 1.834 élevages (1.531 bovins, 271 ovins et 32 caprins) qui ont été recensés avec une sous-déclaration des cas. Depuis le 1er septembre 2013, des formes congénitales de SBV ont été observées dans 20 élevages répartis dans 10 départements. Dans ce cadre, la surveillance des formes congénitales se poursuit selon des modalités allégées.

Une surveillance des formes congénitales selon des modalités allégées

Seules les formes congénitales du SBV font l’objet d’une surveillance. Peut être considéré « élevage suspect SBV », tout élevage ovin ou caprin dans lequel, sur un lot de mise bas, au moins 2 agneaux ou chevreaux ou tout élevage bovin dans lequel au moins 1 veau présentent à la naissance au moins un des signes cliniques : arthrogrypose (déformation ou blocage de l’articulation d’un ou plusieurs membres), malformation de la colonne vertébrale (scoliose, cyphose), anomalie du port de tête (torticolis), raccourcissement de la mâchoire inférieure (brachygnathie), « grosse tête » (hydrocéphalie).

Une fiche de commémoratifs à compléter et à transmettre à GDS Creuse

Il s’agit d’une surveillance événementielle (clinique). La confirmation biologique de l’infection n’est pas obligatoire, les malformations observées spécifiques de l’infection in utero par le SBV. Une suspicion clinique conduit au renseignement d’une fiche de commémoratifs (disponible sur notre site : www.gdscreuse.fr) par le vétérinaire, le GDS ou l’éleveur lui-même. La fiche complétée est transmise à GDS Creuse qui saisit les informations sur la plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale.

Télécharger la fiche commémoratifs SBV 2013 2014

Une intervention du vétérinaire et des analyses complémentaires pour déposer un dossier d’indemnisation

Le Conseil d’Administration de GDS France a décidé de poursuivre la prise en charge forfaitaire des pertes sanitaires consécutives au passage du virus Schmallenberg (SBV) par la CSSA. Pour les élevages qui souhaiteraient en bénéficier, les conditions sont les mêmes que précédemment à savoir : le vétérinaire remplit la feuille de commémoratifs et réalise des analyses : sérologie sur une prise de sang du nouveau-né avant prise de colostrum ou de l’avorton sur sang cardiaque ou PCR sur le cerveau du produit. Il transmet la fiche de commémoratifs avec les prélèvements au LDA d’Ajain. Le LDA nous fournit la fiche et les résultats d’analyse. Nous enregistrons les résultats.

Tout agneau, veau ou chevreau, fœtus ou nouveau-né avec des malformations constitue une suspicion. Contactez votre vétérinaire sanitaire pour entreprendre un diagnostic. Cela représente une étape indispensable pour une éventuelle prise en charge par la CSSA.

La visite vétérinaire financée dans le cadre de la police sanitaire « brucellose », les frais d’analyse à la charge de l’éleveur

En cas d’avortement (naissance avant terme ou mort dans les 48 heures) dans le cheptel nécessitant la réalisation des investigations prévues dans le cadre de la prophylaxie de la brucellose, le déplacement du vétérinaire sanitaire est pris en charge par l’Etat dans le cadre de la prophylaxie de la brucellose. L’ensemble des autres frais : prélèvements et analyses (sérologie sur sang : 13,70 €, PCR sur cerveau : 23,46 €) sont à la charge de l’éleveur.

Une maladie avec un risque de persistance et à considérer dans chaque élevage

 

Face au manque de connaissances sur l’épidémiologie de cette nouvelle affection, sa persistance reste toujours à confirmer. Plusieurs données laissent présager un caractère persistant de la maladie en France. En 2013, le recensement des cas de formes cliniques congénitales montre la présence de foyers dans des zones déjà touchées par la 1ère vague de 2012 (nord-est du pays notamment). Une enquête menée l’an passé dans les régions infectées révèle la cohabitation d’ovins séropositifs et séronégatifs dans les mêmes cheptels. Tous les cheptels ne sont pas encore immunisés et il existe une grande hétérogénéité de séroprévalence intra-troupeau, autrement dit, l’immunisation des animaux est très hétérogène à l’intérieur d’un même troupeau indique Stephan Zientra (ANSES). Chaque éleveur observera donc l’évolution dans son cheptel. En cas de présence sur la campagne de mises-bas en cours, une vaccination pourra être mise en place (cf. encadré). Pour suivre l’évolution épidémiologique, vous pouvez consulter la plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale (www.plateforme-esa.fr/). Pour toute information, n’hésitez à contacter votre vétérinaire ou GDS Creuse.

Dr Didier GUERIN
GDS Creuse

 

 

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