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La rentrée en bâtiment – 08 décembre 2021

La rentrée en bâtiment
Un moment clé dans la gestion de vos animaux

La rentrée en bâtiment : avec l’arrivée du mauvais temps et de la période des vêlages, les animaux commencent à rentrer en stabulation. Ce changement d’environnement est l’occasion de faire le point sur l’alimentation, la gestion du bâtiment avec des points de vigilance sur les animaux.

La période de la rentrée en bâtiment se traduit pour la plupart des bovins par un changement radical de l’environnement, de l’alimentation et du microbisme ; il faut donc porter une attention toute particulière aux animaux pour éviter l’apparition de maladies.

Je prépare la transition alimentaire

Le printemps et l’été ayant été relativement humide, les valeurs des fourrages récoltés sont moyennes et il convient de vérifier les apports des fourrages grossiers. Les principaux points à surveiller sont :

Je vérifie que le bâtiment est prêt à accueillir les animaux

Surfaces, volumes, présence de cases de vêlage, cases à veaux, local infirmerie ? Se poser ces questions lors de la rentrée en stabulation peut sembler tardif. En réalité, en cas de manque de surface ou de place à l’auge, il n’est jamais trop tard pour réformer les bêtes improductives si cela peut améliorer le quotidien de leurs congénères. Le bâtiment doit être bien aéré mais sans courant d’air au niveau du sol. Cela passe par la vérification de l’ambiance, de l’état des filets ou des bardages ajourés et éventuellement la mise en place d’écailles au niveau de la toiture. Des techniciens de la Chambre d’Agriculture peuvent vous accompagner dans la démarche. La luminosité doit être préservée pour permettre aux animaux une stimulation suffisante pour exprimer les chaleurs. Concernant la température, l’optimum pour un bovin adulte se situe autour de 8°C notamment en raison de son fonctionnement ruminal qui assure un dégagement de chaleur constant et représente donc en quelque sorte une « chaudière interne » pour tout ruminant. Ce n’est pas le cas des veaux pré-ruminants, plus sensibles au froid, on veillera donc au confort des cases à veau (paillage, isolation des parois froides, absence totale de courant d’air). Enfin, on s’assurera de ne pas mettre les animaux dans un environnement trop contaminé. Il serait illusoire et même dangereux de tenter de réaliser un élevage en milieu totalement stérile des ruminants, la panse n’étant qu’un immense fermenteur rempli de bactéries et de protozoaires. Cependant, il est utile de limiter les populations microbiennes. Les bâtiments doivent être curés, nettoyés et s’il y a eu un épisode clinique, désinfectés dès la sortie des animaux. Un vide sanitaire total d’au moins 15 jours constitue le complément indispensable à une bonne gestion du bâtiment. Le curage ne doit pas avoir lieu juste avant les vêlages au risque de faire ressurgir d’anciens pathogènes enfouis dans la litière. Si le bâtiment a été occupé pendant la période estivale et même si un vide sanitaire reste conseillé, il existe des désinfectants permettant de remettre les animaux 48h00 plus tard.

Je constitue des lots homogènes

L’homogénéité des lots que vous allez constituer en matière de période de vêlage sera un facteur de bonne santé pour les veaux à naître. En effet, chaque âge connaît sa part de maladies et a ses défenses pour s’en prémunir ; le mélange des âges crée des circulations de pathogènes différents que le système immunitaire ne peut contrer. L’idéal en troupeau allaitant serait de constituer 3 lots : un lot de primipares qui ne doit pas être sous-alimenté et qu’il convient de surveiller de près, un premier lot de multipares à vêlage précoce et un deuxième lot à vêlage tardif. En cas de décalage des vêlages, les lots peuvent être modifiés afin d’éviter le phénomène de veau voleur. La rentrée en bâtiment est d’ailleurs le moment idéal pour vérifier l’état de gestation de ses vaches (échographie, dosage des PAG) et éviter ainsi de nourrir des vaches vides. En effet, un certain nombre de bovins présumés gravides ont pu avorter ou subir des mortalités embryonnaires.

 

Je prépare les vaches pour le vêlage, si ce n’est pas déjà fait

La préparation au vêlage devant intervenir 2 mois avant, il est souvent nécessaire d’avoir anticipé correction alimentaire ou vaccination pour les diarrhées néonatales. La période hivernale sera mise à profit pour « recharger » les animaux en macroéléments, par distribution quotidienne d’un Aliment Minéral et Vitaminé (AMV). Les statuts en oligo-éléments peuvent être vérifiés en faisant pratiquer des profils métaboliques sur quelques bêtes par votre vétérinaire ce qui vous permettra d’adapter de façon optimale vos apports sans dépense inutile. La quasi-absence de vraie période de sécheresse estivale a favorisé la charge parasitaire des pâtures ; il ne faudra donc pas négliger les traitements antiparasitaires, à définir en fonction du type d’infestation. Lors du bilan sanitaire d’élevage, votre vétérinaire pourra vous orienter sur quelques analyses simples à effectuer pour déterminer le problème dominant dans votre élevage et pour traiter vos animaux de façon raisonnée. Une fois déparasitées et au besoin complémentées, vos vaches sont dans une période optimale pour la vaccination et l’immunité que vous allez conférer aux mères va les protéger et pourra se transmettre via le colostrum aux veaux. Le type de vaccination est à étudier au cas par cas avec son vétérinaire.

Je fais le point sur les soins à apporter aux animaux

Du fait d’une contention plus compliquée en période estivale, la rentrée en bâtiment est le moment idéal pour faire un point sur la détection d’éventuelles boiteries et l’évaluation de l’état des sabots des animaux, d’autant que la période de stabulation est propice à la pousse de la corne. Si les animaux n’ont pas été écornés au préalable, l’écornage est absolument indispensable pour tous les animaux en stabulation libre. Il ne pourra cependant se réaliser que si les conditions climatiques sont réunies (absence de grand froid). Vous pouvez prendre contact avec notre filiale Farago Creuse pour la réalisation de vos parages et écornages ou la mise en place d’une dératisation efficace.

Le Bilan Sanitaire d’Elevage (BSE), un moment privilégié d’échange avec votre vétérinaire

Alimentation, bâtiment, allotement, gestion sanitaire du troupeau sont autant de facteurs de risque identifiés. Avec la routine du travail quotidien, on oublie souvent des éléments essentiels à la santé globale de son élevage. Profitez du BSE pour faire un point avec votre vétérinaire, évoquer les pistes d’amélioration et définir les priorités sanitaires de votre élevage. Vous pouvez vous appuyer sur vos données sanitaires disponibles dans le BSE prérempli, téléchargeable à partir de votre application WebGDS. Lors de la rédaction du protocole de soin, vous pourrez identifier également les médicaments de base de votre pharmacie, comme les produits nécessaires à la réanimation du veau nouveau-né.

La rentrée en bâtiment, une période charnière dans votre exploitation

Dans le cadre de notre boîte à outils GDS Creuse, nous mettons à votre disposition l’application WebGDS ou nos kits d’analyse parasitisme, avortement, diarrhée néonatale avec un volet dosage des oligoéléments, avec des prises en charge financières. Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou nos services.

DMV Boris BOUBET
GDS Creuse