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Vigilance salmonellose – 22 décembre 2021

Salmonellose bovine,
des alertes dans le nord creusois

Etre vigilant et respecter les bases sanitaires

 

Salmonellose bovine en Creuse : Cet automne, plusieurs cas de salmonellose bovine ont été diagnostiqués dans le nord de la Creuse. Face à ce phénomène, la vigilance et le respect des mesures sanitaires de base permettent de limiter considérablement l’impact.

Nous observons actuellement une recrudescence de cas de salmonellose dans le nord du département avec un impact dans les élevages très dépendant des mesures mises en place au début de l’apparition de la maladie.

 

Les élevages creusois sont régulièrement confrontés à cette maladie avec des pics à plus de 10 foyers par an (1995, 2005, 2016). Nous observons actuellement une recrudescence dans le nord du département avec un impact dans les élevages très dépendant des mesures mises en place lors de l’apparition de la maladie.

Une bactérie résistante infectant de nombreuses espèces

Bien que primitivement présentes dans le tractus digestif des animaux (mammifères, oiseaux, reptiles, …), les salmonelles sont largement répandues dans l’environnement et susceptibles d’être retrouvées sur chaque substance pouvant être contaminée directement ou indirectement par des matières fécales. Très résistantes dans le milieu extérieur, elles peuvent survivre de 50 à 100 jours dans l’eau et plusieurs mois dans les couches superficielles du sol ou les déjections. On compte 2.600 sérotypes de salmonelle et beaucoup sont pathogènes pour les ruminants. Citons, parmi les plus fréquemment rencontrées chez les bovins : Salmonella Typhimurium, S. Dublin et S. Montevideo.

Une contamination par voie orale, une maladie inaperçue à mortelle

Les salmonelles pénètrent essentiellement par voie orale. Elles se multiplient alors dans la muqueuse intestinale et colonisent l’intestin. Différentes évolutions peuvent se présenter :

Le pouvoir pathogène des salmonelles dépend de la souche incriminée, de la dose ingérée et de l’état de résistance de l’animal : état nutritionnel, immunodépression…

Le peripartum, une période à hauts risques

On observe souvent un premier épisode clinique dans l’élevage autour du vêlage. Les vaches ont été contaminées plus tôt, sont porteuses latentes et déclenchent la maladie suite à l’immunodépression (migration des anticorps vers le colostrum, stress du vêlage, augmenté en cas de césarienne ou de renversement de matrice). Chez les bovins adultes, la forme aiguë se traduit par des diarrhées très liquides entraînant rapidement une déshydratation avec une forte hyperthermie et de l’abattement. Suite à la dissémination des salmonelles dans l’organisme, elles aboutissent dans l’utérus des vaches en gestation, pouvant entraîner des avortements. Les jeunes veaux, très sensibles, présentent une hyperthermie (de 41° à 42°C), le plus souvent suivie d’une diarrhée liquide hémorragique et séromembraneuse. Puis, ils ont des efforts de défécation, se déshydratent et paraissent épuisés. Sans traitement, la maladie est souvent mortelle. Le taux de malades est souvent supérieur à 40 %, la mortalité pouvant atteindre 10 %. En cas de survie, les malades peuvent devenir porteurs.

Des mesures sanitaires de base essentielles à respecter

Lors d’atteinte de votre élevage par cette maladie, pour une même virulence du germe, l’impact de la maladie sera fortement dépendant des actions mises en place. D’un point de vue chronologique, les principales sont les suivantes :

  1. Faire un examen clinique précoce et complet – Lors de toute apparition de diarrhée sur un veau ou une vache, notamment aux alentours du vêlage avec une atteinte de l’état général, un examen approfondi de l’animal sera effectué dès le début d’évolution avec prise obligatoire de la température (normale 38,5° – 39°C) avant tout traitement.
  2. Isoler l’animal malade – Les bovins atteints excrètent de nombreuses bactéries (1 à 10 milliards de germes par gramme de fèces). Dès la suspicion, l’isolement du malade, la récupération avec élimination des matières infectieuses (notamment avorton et annexes fœtales lors d’avortements) et la désinfection de la zone contaminée sont des mesures essentielles de prévention de la contamination des congénères.
  3. Mettre en place un diagnostic de laboratoire et un traitement précoce et adapté – Au moindre doute, faites appel à votre vétérinaire qui effectuera un prélèvement pour examen bactériologique pour confirmer la suspicion, typer le germe et réaliser l’antibiogramme. La connaissance de ces données va permettre de déterminer l’antibiothérapie qui doit être installée de façon très précoce, être massive, soutenue (5 à 6 jours minimum) et complétée par une fluidothérapie abondante avec l’utilisation d’anti-inflammatoires pour lutter contre le choc endotoxinique. La vaccination pourra être envisagée pour protéger le reste du cheptel et éviter les récidives. Elle permet d’éviter les problèmes cliniques mais n’empêche pas le portage de salmonelles.
  4. Limiter la transmission dans l’exploitation – Un pédiluve est installé à l’entrée de la case ou du bâtiment contaminé. La case sera paillée abondamment (10 kg/vache/jour) pour maintenir une litière propre. Après un épisode de salmonellose, une désinfection sera réalisée. Pour les effluents d’élevages (lisier et fumier), ils seront idéalement enfouis sur des parcelles de culture ou, à défaut, une durée de 6 mois minimum doit séparer l’épandage sur pâture.
  5. Rechercher les sources de contamination – Les oiseaux sauvages et les volailles sont souvent porteurs de Salmonella Typhymurium. Ils vont contaminer les points d’eau ou les silos d’aliments, qu’il convient de sécuriser au mieux. Les rongeurs peuvent également diffuser la bactérie au sein de l’élevage. Après un épisode clinique, 8 à 9 % des animaux restent porteurs chroniques et présentent un risque d’excrétion épisodique, même si cela reste rare. La contamination inter espèces existe de façon importante, notamment entre volailles, porcs, bovins et humains.

Source : FRGDS Aura. La contamination initiale est le plus souvent liée aux oiseaux, aux volailles ou aux rongeurs. Par la suite, des bovins guéris de la salmonellose peuvent rester porteurs latents et excréter épisodiquement.

Une maladie transmissible à l’homme

Presque toutes les salmonelles sont contagieuses à l’Homme. La contamination se fait par voie orale à partir des mains souillées ou suite à la consommation de denrées animales ou végétales contaminées. La symptomatologie est dominée par des signes digestifs avec une gastroentérite suivie de déshydratation, parfois mortelle sur des personnes fragiles.

Si vous avez diagnostiqué un cas de salmonelle dans votre élevage, vous devez :

Une aide technique et financière de GDS Creuse

La salmonellose peut être une maladie grave dans un élevage, avec un risque zoonotique important. Comme lors de toute problématique infectieuse, particulièrement contagieuse, le respect des mesures sanitaires de base permet de limiter fortement l’impact de la maladie. En cas d’épisode clinique avec des pertes importantes, la salmonellose est une des maladies prises en compte dans le cadre de la mutuelle sanitaire en élevage bovin. Et pour évaluer votre risque de contamination, vous pouvez effectuer l’autodiagnostic biosécurité de votre élevage à l’aide des grilles que nous mettons à votre disposition. Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou nos services.

DMV Boris BOUBET – GDS Creuse