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Bien-être animal, un objectif d’éleveur – 06 janvier 2017

Le bien-être animal, un objectif d’éleveur.
Un nécessaire éclairage à apporter au citoyen-consommateur

Bien-être animal => Chaque début d’année, nous vous proposons un article qui dépasse notre cadre sanitaire. L’année 2016 ayant été marquée par une montée en puissance de mouvements se revendiquant du bien-être animal, l’équipe de GDS Creuse a choisi de faire un point objectif sur cette notion.

 

Les observations, remontées ou échanges avec des personnes non directement impliquées dans l’élevage ont déterminé le choix du bien-être animal comme sujet de ce début d’année. C’est une tendance sociétale forte, portée par une médiatisation importante. Les politiques l’ont bien compris, promulguant la loi de 2015 « reconnaissant la sensibilité de l’animal ». Vous, éleveurs, qui vivez quotidiennement au contact de vos animaux, vous n’avez pas attendu cette loi pour en prendre conscience ! Cela confirme le besoin d’expliquer ce qu’est le bien-être du point de vue de l’animal et de montrer les nombreuses mesures mises en place.

L’évolution du statut de l’animal se retrouve dans la modification de la réglementation entre la fin du XIXème siècle et le début du XXIème siècle.

Le bien-être animal : 5 libertés fondamentales

L’organisation mondiale de la santé animale (OIE) est la structure mondiale en charge de l’élaboration de normes intergouvernementales de bien-être animal. Elle donne une définition du bien-être animal qui fait aujourd’hui référence. Cette définition renvoie aux grands principes énoncés en 1992 par le Farm Animal Welfare Council (FAWC), organisation britannique, connus sous le nom des 5 libertés fondamentales :

  1. Liberté physiologique : ne pas souffrir de faim, de malnutrition ou de soif grâce au libre accès à l’eau et à un régime alimentaire apte à entretenir pleine santé et vigueur.
  2. Liberté sanitaire : ne pas souffrir de douleurs, de blessures ou de maladies grâce à une prévention adaptée, un diagnostic rapide et un traitement approprié.
  3. Liberté psychologique : ne pas éprouver de peur ou de détresse grâce à des conditions d’élevage et des pratiques liées ou non à un évènement humain n’induisant pas de souffrances psychologiques.
  4. Liberté environnementale : ne pas souffrir d’inconfort grâce à un logement adapté avec une absence de stress climatique et physique.
  5. Liberté comportementale : pouvoir exprimer les comportements propres à chaque espèce grâce à un espace suffisant, un environnement approprié pour se déplacer, se reposer et être en contact avec des congénères.

Le statut de l’animal, une adaptation des éleveurs, une reconnaissance par la réglementation

Ces principes sont aujourd’hui intégrés dans les textes. Les professionnels des filières de production animale, notamment vous éleveurs, se sont fortement impliqués. Des indicateurs objectifs de bien-être animal avec les moyens de mesure correspondants ont été définis. En tant qu’éleveur, vous êtes très attentif à cette notion car, pour vous, le bénéfice est double : le bien-être animal induit de meilleures performances, donc une bonne rentabilité, et voir vos animaux entretenus dans de bonnes conditions contribue à votre propre bien-être, c’est une des valeurs centrales de votre métier d’éleveur. C’est donc vous qui êtes le mieux placé pour cette information du citoyen-consommateur.

Une évolution dans le temps, un nécessaire éclairage du citoyen-consommateur

La représentation que l’Homme se fait des animaux, et donc les conceptions de son rapport avec eux, a évolué. Le traitement objectif de cette relation demande de ne pas y introduire le biais des projections anthropomorphiques. Les besoins des animaux ne sont pas les mêmes que les nôtres. Mais dans notre société, un profond changement des relations homme-animal est intervenu. L’urbanisation a éloigné les citoyens des réalités de l’élevage avec une raréfaction de leurs relations avec les animaux de ferme. Ils ne restent en contact qu’avec leurs animaux familiers dont le statut et la relation qu’ils entretiennent avec eux sont différents de ceux des animaux de ferme. Les systèmes d’élevage ont eux aussi évolué, suscitant de multiples interrogations liées à la méconnaissance. L’exemple du centre d’engraissement de Saint Martial le Vieux en est une parfaite illustration, les bovins abrités dans ce centre bénéficiant de conditions de vie optimales. L’incendie criminel du bâtiment de stockage avec les inscriptions retrouvées, au-delà de la dégradation de l’outil de travail, démontrent la méconnaissance totale de la réalité du bien-être animal par ces détracteurs.

Pour un éleveur, rechercher le bien-être animal répond à un double objectif : d’une part, les performances et la rentabilité sont meilleures et, d’autre part, voir ses animaux entretenus dans de bonnes conditions contribue à son propre bien-être, c’est une des valeurs de son métier d’éleveur.

Une implication de chaque éleveur avec l’appui de GDS Creuse

Il revient donc à chacun d’entre vous en tant qu’éleveur d’expliquer de manière individuelle ou collective, à chaque occasion, les conditions de bien-être animal que vous pratiquez dans votre élevage. C’est déjà ce que j’indiquai dans l’article du 13/01/2012 intitulé : « Agriculture, alimentation, environnement et santé humaine. Les agriculteurs doivent reprendre la parole ». Le bien-être animal est une priorité pour GDS Creuse et une composante foncière de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! ». Pour plus d’informations, consultez l’encadré, ce sujet demandant des connaissances approfondies et rationnelles. Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous présente, avec GDS Creuse, tous mes vœux, notamment de santé et de bien-être pour vous, pour cette nouvelle année.

Dr Didier GUERIN
GDS Creuse