Biosécurité en élevage bovin, formations éleveurs à venir – 15 mars 2024

Biosécurité en élevage bovin
Des grilles disponibles en ligne et des formations pour vous accompagner

 

Biosécurité en élevage : Déployées depuis 2021 par GDS France, l’analyse des grilles d’auto-évaluation sur la biosécurité permet déjà de dégager les grandes tendances sur leur mise en œuvre en élevage bovin. En complément, nous allons vous proposer des formations à GDS Creuse.

  A l’heure de l’agrandissement des cheptels, d’une réduction de l’arsenal thérapeutique et d’une exigence accrue des consommateurs, l’éleveur doit tout faire pour protéger son troupeau des maladies. Cela passe par des mesures à mettre en œuvre au quotidien, souvent simples, peu couteuses et de toute façon rentables.

La biosécurité, une définition précise

Le terme de biosécurité est apparu il y a quelques années dans le milieu de l’élevage et fait désormais partie du langage commun ; « la biosécurité en élevage est l’ensemble de mesures de gestion (gestes barrières), d’agencement de l’élevage et d’organisation du travail qui permet de prévenir l’introduction d’agents pathogènes au sein de l’élevage, de limiter leur dissémination dans l’élevage, d’empêcher leur propagation vers d’autres élevages mais également leur transmission à l’Homme et leur diffusion dans l’environnement ». On retrouve dans cette définition l’interaction entre toutes les espèces vivantes, synthétisée dans la notion de « One Health », une seule santé.

Depuis 2021, des grilles d’auto-évaluation à disposition des éleveurs…

Dans le cadre de l’accompagnement des éleveurs de bovins à la biosécurité, des grilles d’auto-évaluation ont été élaborées par GDS France en collaboration avec la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires (SNGTV). Cet outil permet à l’éleveur, seul ou accompagné par un conseiller, d’évaluer le niveau de biosécurité de son élevage et d’identifier ses points forts et les points à améliorer. Le document comporte 32 questions réparties en axes de maitrise des risques sanitaires.

Depuis 2021, GDS France met à disposition des éleveurs de bovins, ovins, caprins des grilles d’auto-évaluation de la biosécurité dans leur élevage. Cela vous permet de vous situer et d’identifier les points d’amélioration. Ces grilles sont disponibles sur le site de GDS Creuse mais vous pouvez également les remplir en ligne sur le site de GDS France.

Grille d’auto-évaluation biosécurite bovins

… et une première analyse des grilles remplies en ligne

Une analyse descriptive des grilles d’auto-évaluation remplies en ligne vient d’être réalisée afin de disposer d’un premier état des lieux des pratiques de biosécurité des éleveurs. L’objectif était d’identifier d’une part, les mesures de biosécurité que les éleveurs estiment plutôt bien maitriser et, d’autre part, les risques nécessitant un accompagnement plus important des éleveurs à la mise en place des mesures de gestion.

  • Gestion des mouvements

La majorité des éleveurs estiment bien gérer les risques d’introduction de maladies liés à l’achat d’animaux. La réalisation d’une quarantaine des animaux introduits est une des mesures les moins bien maitrisées, cette mesure pouvant être compliquée selon le type d’animal acheté (vache laitière en lactation) et le moment de l’année (possibilité de réaliser une quarantaine au pâturage par exemple). En l’absence de possibilité de quarantaine, un dépistage chez le vendeur avec un transport direct est recommandé. Et il convient de rester très vigilant pour tous les animaux passés par un marché, un centre de rassemblement ou un concours.

  • Gestion des contacts entre bovins appartenant à des troupeaux/ateliers différents

Les points évalués sont la qualité des clôtures, la gestion des pâtures selon le risque de voisinage, la gestion des ateliers à risques différents, les mélanges de troupeaux à l’occasion de mises en pension et la participation à des concours et/ou des pâturages collectifs. Au-delà de l’entretien des clôtures, estimé comme étant bien réalisé par la très grande majorité des éleveurs, le risque lié aux contacts au pâturage semble le plus complexe à gérer. Seule la moitié des éleveurs estime maitriser correctement ce risque par la mise en place systématique de doubles clôtures ou de pâturage alterné. La gestion des contacts au pâturage est une mesure essentielle de biosécurité, car le contact « mufle à mufle » entre bovins voisins de pâture est une voie de contamination importante pour de nombreux dangers sanitaires et notamment ceux prioritaires comme la BVD, l’IBR ou la tuberculose.

  • Gestion des visiteurs et des intervenants en élevage et des intrants

Les points d’interrogation concernent la mise en place d’un plan de circulation pour les intervenants et les visiteurs avec nettoyage et désinfection des bottes, le nettoyage du matériel en commun et les conditions d’utilisation de fumier issu d’autres exploitations. Le risque humain, représenté par les visiteurs et intervenants en élevage, semble complexe à prendre en compte pour les éleveurs répondants. En pratique, encore beaucoup d’élevages ne disposent pas de points de lavage spécifiquement réservés au nettoyage et désinfection des bottes à l’entrée des bâtiments pour les intervenants. Il est également probable que les éleveurs sous-estiment le risque lié aux intervenants et leur font confiance quant à leur propreté et aux précautions prises en amont de la visite.

  • Gestion des vecteurs animaux autres que bovin (faune sauvage et nuisibles)

Les mesures de gestion visant à limiter la contamination des cheptels par l’intermédiaire de la faune sauvage semblent plus difficiles à maitriser. Le point le plus critique concerne l’abreuvement et sa mise hors de portée de la faune sauvage. En effet, près du tiers des éleveurs répondants ont indiqué ne pas gérer totalement ce risque notamment lors de l’utilisation de points d’eau naturels. Une meilleure diffusion des solutions d’aménagement des points d’abreuvement devrait permettre d’améliorer la gestion de ce risque. Et si la gestion des nuisibles semble plus aisée, près d’un quart des éleveurs ont déclaré ne pas parvenir à bien protéger leurs stocks d’aliments de la faune sauvage.

  • Empêcher les maladies de s’installer et de circuler dans l’élevage

L’ensemble des éleveurs ont indiqué apporter les soins nécessaires à leurs animaux et respecter leurs besoins, au moins du mieux possible. En effet, l’abreuvement des animaux, avec le contrôle de la qualité de l’eau, reste difficile à maitriser pour près d’un tiers des répondants lorsque les animaux sont au pâturage dès lors que les animaux s’abreuvent dans des cours d’eau. La grande majorité des éleveurs déclare avoir recours systématiquement au vétérinaire en cas de problèmes sanitaires (avortements, mortalité anormale…). La difficulté de l’accès au soin dans certaines parties du territoire (manque de disponibilité ou absence de vétérinaire) explique en partie le recours non systématique de certains.

  • Empêcher les maladies de diffuser hors de l’élevage

Les éleveurs sont interrogés sur les précautions prises vis-à-vis des autres élevages (voisins, acheteurs) et de l’environnement (gestion des cadavres et des épandages), notamment en cas d’infection détectée dans l’élevage. Plus de 90 % des répondants ont déclaré que s’ils sont confrontés ou s’ils étaient confrontés à une maladie contagieuse au sein de l’élevage, ils mettraient en place des mesures pour éviter la diffusion à d’autres élevages : précautions avant d’aller dans d’autres élevages, éviter de faire pâturer les bovins infectés à proximité des troupeaux voisins, information des éleveurs voisins, information des acheteurs et réalisation de dépistages avant ventes.

  • Empêcher la diffusion des pathogènes à l’Homme

La gestion du risque de diffusion de maladies zoonotiques concerne les bonnes pratiques d’élevage et d’hygiène de la traite, les modalités d’accueil du public et les mesures préventives mise en place en cas d’épisode infectieux avec un risque zoonotique. La totalité des éleveurs répondants a indiqué respecter les bonnes pratiques d’élevage et d’hygiène de traite avec la mise à l’écart du circuit commercial des animaux dont la viande ou le lait sont impropres à la consommation le temps nécessaire (guérison des animaux malades, temps d’attente des traitements…). Le risque zoonotique pourrait être sous-estimé notamment parce que de nombreux éleveurs oublient souvent de se compter parmi les personnes exposées ou que le risque est mal connu pour certaines maladies.

FORMATIONS A VENIR! En partenariat avec la Chambre d’agriculture de la Creuse, nous allons proposer des formations biosécurité en élevage, avec un focus sur la tuberculose bovine. Obligatoire dans le cadre de la constitution des dossiers de PCAE, cette formation est ouverte à tous. Prochaines dates le 16 avril et le 30 mai 2024, inscription auprès de GDS Creuse ou de cathia.lavaud@creuse.chambagri.fr

Des premiers éléments intéressants, qui restent à confirmer

Les grilles d’auto-évaluation n’ont pas été conçues comme des grilles d’audit et leur renseignement s’effectue « à appréciation » d’éleveur ou de binôme éleveur-conseiller avec toute la variabilité qui peut en découler. Les résultats sont donc à interpréter avec précaution. Ils donnent malgré tout de bonnes indications sur la perception d’éleveurs et sur la situation en matière de maitrise globale de la biosécurité en élevage de bovins. A votre tour de vous évaluer ! Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à prendre contact avec nous ou inscrivez-vous à une de nos prochaines formations biosécurité organisées en partenariat avec la Chambre d’agriculture de la Creuse.

Dr Boris BOUBET – Marien BATAILLE
GDS Creuse – www.gdscreuse.fr

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