Une reprise des échanges pour les zones vaccinales
DNC – Point de situation : 5 mois après la découverte du premier foyer français, la situation semble s’améliorer dans les premières zones réglementées. Les bovins peuvent à nouveau circuler, sur le territoire national et dans quelques pays européens, avec des conditions spécifiques.
La confirmation du premier foyer de DNC en France le 29 juin a entrainé de très nombreux impacts pour les élevages bovins des zones réglementées concernées : blocage des mouvements, dépeuplement des foyers, vaccination généralisée. Pour les aspects techniques sur cette maladie, vous pouvez consulter notre article du mois de juillet.
Une situation sanitaire contrastée
La circulation du virus, en relation avec des déplacements d’animaux illégaux ou intervenus juste avant la découverte des foyers, a entrainé la constitution de 5 zones réglementées. À ce jour, 7 départements ont été touchés et on recense 108 foyers dans 73 élevages, un foyer correspondant à une unité épidémiologique (un lot au champ ou un bâtiment). Dans 2 zones réglementées, on a retrouvé encore récemment de nouveaux foyers, signe d’une circulation virale qui n’est pas encore sous contrôle. En revanche, aucune déclaration de foyer n’a été enregistrée depuis plus de 45 jours dans 3 zones réglementées. Du fait d’un taux de vaccination très élevé, elles ont pu passer en zone vaccinale DNC, avec une évolution des mouvements à la clé.
45 jours après le dernier foyer et si le taux de vaccination de la zone le permet, la zone réglementée devient zone vaccinale DNC. Cela ouvre la porte à une reprise des échanges, vers la zone indemne dans un premier temps et à l’export dans un deuxième temps. Compte-tenu de leur proximité, 3 anciennes zones ont été fusionnées en une seule grande zone vaccinale.
Des restrictions aux mouvements strictes…
Dans et depuis les zones réglementées, les restrictions aux mouvements concernent à la fois les animaux et les produits et sous-produits d’origine animale. Si le lait cru et les paillettes d’insémination ont pu bénéficier rapidement d’une dérogation pour la France, les embryons, les lisiers (pas de thermisation comme avec un fumier), les peaux et les cuirs, continuent de faire l’objet de restrictions. Des dispositions particulières sont possibles pour les jeunes veaux.
… avec une levée progressive pour la France…
Au sein de la zone vaccinale, les animaux peuvent circuler librement. Des bovins de la zone indemne peuvent y rentrer, ils doivent en revanche être vaccinés à leur arrivée. Concernant la sortie d’animaux d’une zone vaccinale vers une zone indemne, elle est soumise à 3 exigences réglementaires :
- Examen clinique des bovins de l’envoi et de l’unité épidémiologique par un vétérinaire sanitaire,
- Détention depuis au moins 28 jours au sein de l’élevage d’origine,
- Vaccination depuis au moins 28 jours des bovins de l’envoi et de l’unité épidémiologique ou veaux nés de mères valablement vaccinées.
Les services de la DDETSPP vérifient ces points et délivrent alors un laissez-passer sanitaire qui permet aux animaux de circuler partout en zone indemne. S’ils sont exportés par la suite, ils doivent avoir séjourné au moins 30 jours en zone indemne.
Des restrictions continuent à s’appliquer sur les cuirs et les peaux.
… et à l’export
À ce jour, aucun pays dans le monde n’accepte d’animaux, de produits ou de sous-produits issus d’une zone vaccinale, paillettes d’insémination et embryons compris. Seules la Suisse et l’Italie ont proposé un protocole d’échange de bovins applicable depuis le 8 décembre. Les conditions à remplir sont :
- Examen clinique des bovins de l’envoi et de l’unité épidémiologique par un vétérinaire sanitaire,
- Détention depuis au moins 28 jours au sein de l’élevage d’origine,
- Vaccination depuis au moins 28 jours des bovins de l’envoi et de l’unité épidémiologique ou veaux nés de mères valablement vaccinées,
- Absence de foyer depuis au moins 3 mois dans les 20 km autour de l’établissement d’origine,
- Vaccination depuis au moins 60 jours dans les 50 km autour de l’établissement d’origine de tous les bovins détenus dans la ZV, ou couverture par l’immunité maternelle.
- Conditions additionnelles définies par l’État de destination
Pour la Suisse, une désinsectisation des moyens de transport est la seule mesure complémentaire demandée.
L’Italie, en revanche, exige un protocole plus complet. En plus des mesures listées ci-dessus, les autorités demandent une visite vétérinaire du bâtiment où sont détenus les bovins, une désinsectisation des animaux et une PCR de groupe datant de moins de 5 jours effectuée sur un échantillonnage. Les modalités pratiques ont été transmises aux vétérinaires et aux exportateurs.
Une vigilance qui doit rester de mise
La gestion des foyers et les mesures mises en place en zone réglementée ont fait la preuve de leur efficacité avec la régression rapide du nombre de foyers. La transmission du virus à longue distance se faisant principalement par le déplacement d’animaux, tous, éleveurs, négociants, doivent rester vigilants et respecter les mesures réglementaires mises en œuvre. C’est à cette seule condition que l’on peut espérer une sortie de crise rapide comme l’ont obtenues la Bulgarie ou la Grèce lors de l’épizootie de 2016 – 2017. Les pays ayant fait le choix d’une simple vaccination généralisée ne sont pas parvenus au même résultat, avec des contraintes à l’exportation très importantes. Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire, la DDETSPP ou nos services.
Important!
Lors de la découverte d’un foyer, des mesures de zonage et de vaccination sont mises en place. La zone de protection s’efface 28 jours après le dernier foyer, et 45 jours après, si le niveau de vaccination collective est satisfaisant (au moins 80 %), la zone réglementée devient zone vaccinale. Elle le reste ensuite pendant 14 mois après la dernière injection. Ces éléments doivent être pris en considération pour évaluer la pertinence d’une éventuelle poursuite de la vaccination dans ces zones, ou de son extension si cette hypothèse était retenue. Dans tous les cas, il faudra bien mesurer l’impact technique et économique sur les exportations.
Dr Boris BOUBET
GDS Creuse
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