Sanitaire porcin
Une situation départementale favorable
Sanitaire collectif porcin => Prophylaxies porcines, section porcine Nouvelle-Aquitaine, analyses sur les sangliers, les suidés sont également suivis sanitairement. La situation départementale continue d’être favorable mais il convient de rester vigilant face aux nouvelles menaces.
En Creuse, les prophylaxies en espèce porcine sont essentiellement centrées sur le SDRP (Syndrome Dysgénésique Respiratoire Porcin) et la maladie d’Aujeszky.
La France indemne d’Aujeszky depuis 2008, d’où un allègement des contrôles
La France continentale est reconnue indemne de maladie d’Aujeszky chez les porcs domestiques depuis le 28/03/2008. La découverte d’un foyer dans les Pyrénées-Atlantiques en 2018 ou dans un élevage de sangliers de l’Indre en 2019 vient rappeler que le risque de réémergence est toujours présent, souvent en relation avec la faune sauvage. C’est pourquoi la surveillance sérologique est maintenue dans les élevages de sangliers, les élevages plein-air (risque d’introduction par les sangliers sauvages) et les élevages de sélection-multiplication (fort risque de diffusion). Dans les autres élevages, la surveillance sérologique a été supprimée.
Le SDRP, un danger sanitaire majeur pour les porcs…
Le SDRP est une maladie virale contagieuse surtout par contact direct entre animaux mais également possible par voie aérienne, par les camions de transport et par la semence. Le virus induit des troubles de la reproduction et l’apparition d’un syndrome grippal notamment en engraissement. Les performances de l’élevage sont altérées sur plusieurs mois et cette maladie est présente dans plusieurs régions françaises. Face à une pathologie pouvant avoir un fort impact économique, une vigilance accrue à l’introduction est fondamentale et doit se baser sur la connaissance du statut du cheptel d’origine.
… avec une prophylaxie obligatoire en Creuse
En Creuse, le dépistage se pratique sur les reproducteurs dans les élevages naisseurs et naisseurs-engraisseurs. Pour des raisons de praticité et de limitation des coûts d’analyses, les contrôles se réalisent au cours du mois de mai. En 2018, tous les élevages concernés ont été contrôlés et après des alertes dans 4 cheptels, tous ont présenté des résultats négatifs. Les adhérents GDS Creuse bénéficient des attestations d’apport de garantie SDRP, leur permettant l’accès à toutes les filières commerciales. Pour les engraisseurs, toutes les zones pouvant fournir des porcelets ne possèdent pas un statut favorable par rapport au SDRP. Malgré les précautions mises en œuvre, des engraisseurs d’autres départements se sont contaminés d’où une évolution souhaitable de la prophylaxie.

Le dépistage Aujeszky reste maintenu dans les élevages de porcs plein-air, chez les sélectionneurs multiplicateurs et dans les élevages de sangliers. Pour des raisons autant sanitaires que commerciales, le dépistage SDRP devient systématique dans tous les élevages porcins et s’étend donc aux ateliers engraisseurs.
Vers la création d’une section porcine Nouvelle-Aquitaine…
Le sanitaire porcin est actuellement géré par différentes structures en région Nouvelle-Aquitaine : Arepsa en Aquitaine, OS Porc PC en Poitou-Charentes et les GDS en Limousin. La régionalisation conduit à la nécessité d’un interlocuteur unique au niveau de la grande région. Les structures existantes sont donc en train de se rapprocher pour intégrer à court terme une seule structure sanitaire porcine régionale. Cela implique une harmonisation des modes de fonctionnement, des pratiques techniques et du volet financier, notamment des fonds d’indemnisation.
… avec un dépistage SDRP élargi aux ateliers engraisseurs
La première conséquence pour les éleveurs creusois est une modification du dispositif de prophylaxie, le dépistage du SDRP étant élargi à tous les ateliers, y compris d’engraissement. La prophylaxie 2019 concernera donc tous les ateliers en SDRP et tous les élevages plein-air pour Aujeszky. La gestion financière de la prophylaxie va être également modifiée, avec l’intégration dans la cotisation du paiement des actes vétérinaires et des frais d’analyse SDRP et Aujeszky, via le tiers-payant GDS creuse. Les tarifs 2019 sont de 1,65 € par place de truie et 0,20 € par place de charcutier, avec un forfait de base de 50 € pour ne pas pénaliser les petits élevages.
Les sangliers sauvages surveillés vis-à-vis de la trichinellose, de la maladie d’Aujeszky et de la brucellose porcine
Les sangliers, source potentielle de contamination des élevages de porcs en plein-air, sont en suivi triennal dans le cadre du contrôle sanitaire de la faune sauvage en Creuse. Tous les résultats trichinellose se sont avérés négatifs et, pour la maladie d’Aujeszky après une alerte en 2009/2010, les résultats sont depuis négatifs. La seule menace identifiée en matière de contamination par la faune sauvage a été celle des sangliers avec la brucellose porcine pour les élevages plein-air de truies. Des sérologies brucellose sont effectuées et il en ressort un taux de positifs de 47 %. Ce résultat confirme la circulation bactérienne chez les sangliers et justifie les nécessaires mesures de protection des porcs de plein-air.
Une étape de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! » pour un intérêt individuel et collectif
En Creuse, le maintien de cette situation globalement favorable passe par un engagement de chacun en matière de maîtrise des risques sanitaires avec pour objectif un bénéfice sanitaire individuel et collectif le meilleur possible. Bien que ne représentant que 6 % des élevages de Nouvelle-Aquitaine, cela nous permet de maintenir notre production porcine. Avec les professionnels regroupés au sein de sa section porcine, GDS Creuse s’investit avec un accompagnement technique (gestion des prophylaxies en relation avec la DDCSPP, attestations SDRP…) et financier (tiers-payant, fonds de solidarité Aujeszky et SDRP…). Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.
Dr Boris BOUBET – Dr Didier GUERIN
GDS Creuse
Important!
La peste porcine africaine (PPA)
La PPA est une maladie virale qui se transmet « de groin à groin » ou par les restes alimentaires. Elle se manifeste de manière variable suivant le pouvoir pathogène du virus en cause ou le stade physiologique des animaux, d’une forme suraigüe et mortelle en moins de 48h00 à une forme chronique atténuée en passant par des formes fébriles associant des troubles digestifs, respiratoires, hématologiques et nerveux. Seule l’analyse de laboratoire permet de faire la distinction entre la peste porcine classique (PPC) et la peste porcine africaine. Il n’existe pas de vaccin et la prévention passe par des mesures de biosécurité. En cas de foyer avéré, l’abattage reste la seule solution.
Une apparition surprise en Belgique en 2018
Identifiée en 2007 en Géorgie, la PPA s’est disséminée dans le nord-est de l’Europe et en Russie avec des pertes directes estimées à plus de 65 millions d’euros. Depuis 2014, elle progressait dans l’Union européenne depuis les zones frontalières et une diffusion « en tâche d’huile ». La découverte de sangliers morts en Belgique en septembre 2018 a confirmé le risque lié aux mouvements d’animaux ou aux denrées alimentaires contaminées. Au 01/04/2019, 713 sangliers ont été confirmés positifs en Belgique, aucun en France.
Des mesures sanitaires mises en place
Pour contrer l’avancée de la maladie, plusieurs mesures ont été mises en place :
- L’installation de 110 km de clôtures de confinement à la frontière belge et quelques kilomètres en arrière en France. La zone d’observation renforcée va être requalifiée en zone blanche. Le dépeuplement des sangliers est systématique dans ces périmètres, l’objectif étant d’atteindre l’éradication dans les zones blanches.
- Les élevages de porcs ont été vidés dans les zones blanches et une surveillance accrue est maintenue dans les élevages en zone d’observation.
- Les voyageurs sont sensibilisés aux restes alimentaires, notamment de charcuterie, qui pourraient être des vecteurs du virus s’ils sont distribués à des porcs ou abandonnés dans la nature et consommés par des sangliers.
Par ailleurs, un arrêté ministériel a été promulgué le 16/10/2018, renforçant les mesures de biosécurité dans les élevages.