Visites sanitaires obligatoires – 29 mai 2019

Visites sanitaires obligatoires en élevage
En 2019, pour les bovins, bien-être animal et transport

Visites sanitaires obligatoires => Des visites sanitaires obligatoires en élevages ont été instituées dans différentes filières. Pour les bovins, en 2019, elle porte sur l’aptitude au transport des bovins blessés au regard du Bien-Etre Animal (BEA).

Dans le cadre du passage d’un système d’éradication vers une épidémiosurveillance, l’Etat a décidé l’instauration en 2005 d’une visite sanitaire obligatoire dans chaque élevage bovin pour surveiller et prévenir les risques sanitaires.

Les filières bovine, ovine, caprine, porcine, avicole, apicole et équine concernées

L’arrêté ministériel du 24/09/2015 fixe les éléments des visites sanitaires obligatoires. Ces visites sont réalisées par votre vétérinaire sanitaire et sont prises en charge par l’Etat. Elles ont pour but de vous sensibiliser à la santé publique vétérinaire et aux moyens d’améliorer le niveau de maîtrise des risques sanitaires de votre élevage. Elles concernent les filières bovine (objet de cet article), caprine et ovine (bonne utilisation des antiparasitaires), porcine (bon usage des antibiotiques), avicole (biosécurité), apicole et équine (thématiques restant à définir).

En 2019, le bien-être animal et le transport des bovins blessés

Pour la filière bovine, cette visite sanitaire obligatoire annuelle est à réaliser dans tous les élevages de 5 bovins ou plus. Après, les avortements en 2014, la fièvre aphteuse en 2015, l’antibiorésistance en 2016, la biosécurité en 2017 et 2018, la thématique abordée en 2019 est donc le bien-être animal et le transport des bovins blessés. Le bien-être animal est devenu un enjeu sociétal fort pour l’élevage. Le plan d’actions prioritaires en faveur du bien-être animal 2016-2020 a prévu, dans son action 14, de « faire évoluer les pratiques pour mieux appliquer la réglementation en matière de transport des animaux en recensant les bonnes pratiques et définir les modalités de mise en œuvre de l’abattage à la ferme ». Dans ce cadre, le ministère a publié, en juin 2018, deux nouveaux modèles de certificat vétérinaire d’information (CVI) et a favorisé la réécriture du guide français sur l’aptitude au transport sous l’égide d’INTERBEV. Il parait donc utile de rappeler, dans le cadre de la visite sanitaire bovine 2019, les règles de transport issues du règlement UE 1-2005.

Un questionnaire articulé en 4 parties

Cette visite a pour objectifs d’améliorer la prise de conscience autour de la gestion de la douleur en élevage, de faire connaitre la réglementation relative à l’aptitude au transport avec les nouveaux CVI et d’identifier des pistes de corrections éventuelles dans l’élevage. Elle aborde les 5 libertés fondamentales du BEA : la prise en charge de la douleur, l’aptitude au transport, les nouveaux CVI et le volet préventif des circonstances et causes d’accidents en élevage. Les échanges se réalisent autour d’un questionnaire composé de 4 parties.

Partie 1 : Valoriser l’éleveur dans ses bonnes pratiques, montrer l’intérêt du BEA en matière de zootechnie

Les critères de bien-être ont été développés à partir des 5 libertés fondamentales (ne pas souffrir de faim et de soif ; ne pas souffrir de contrainte physique ; être indemne de douleurs de blessures et de maladies ; avoir la liberté d’exprimer des comportements normaux ; être protégé de la peur et de la détresse). Votre avis est demandé sur l’importance de ces 5 libertés. Le projet Welfare Quality®, appuyé sur 12 critères issus de 4 principes directeurs permet de les illustrer (cf. tableau). Est ensuite évoquée la douleur pour 5 situations : césarienne, boiterie, mammite, écornage et castration.

Le projet Welfare Quality®, initiative financée par l’UE, intègre les multiples dimensions du bien-être animal. Le projet a impliqué plus de 200 partenaires de 13 pays européens et 4 pays d’Amérique centrale et du Sud. Ils ont mis au point des méthodes d’évaluation du bien-être, établissant 12 critères issus de quatre principes directeurs qui donnent lieu à de multiples mesures utilisées dans la pratique.

Partie 2 : Faire connaître l’aptitude au transport

Le Règlement 1-2005 du 22/12/2004 décrit les règles de protection animale pendant le transport. Il précise notamment que les animaux doivent être aptes au transport. Ne sont pas considérés aptes au transport : « Les animaux blessés ou présentant des faiblesses physiologiques ou un état pathologique (…) incapables de bouger par eux-mêmes sans souffrir ou de se déplacer sans assistance et s’ils présentent une blessure ouverte grave ou un prolapsus ». Sont abordés la transportabilité des animaux malades, des animaux blessés, des femelles gestantes, des jeunes animaux…

Partie 3 : Les nouveaux certificats vétérinaires d’information (CVI)

Deux types de CVI sont disponibles. Le CVI « animal vivant » permet le transport à l’abattoir d’animaux légèrement accidentés sous réserve qu’ils soient jugés propres à la consommation par un vétérinaire, que le délai entre l’accident et la possibilité d’abattage soit de moins de 48h et que toutes précautions soient prises pour que l’animal ne souffre pas pendant le transport. Le CVI « carcasse » permet le transport d’animaux inaptes au transport, abattus sur leur lieu de détention par une personne agréée moins de 48h après l’accident dans des conditions hygiéniques satisfaisantes et transportés après l’abattage sous réserve qu’ils soient jugés propres à la consommation par un vétérinaire. 4 acteurs (détenteur de l’animal, vétérinaire traitant, transporteur et abattoir (exploitant-vétérinaire)) sont impliqués dans la rédaction du document accompagnant les animaux, chacun dans son rôle et sa responsabilité.

Partie 4 : La prévention des accidents en élevage

Il s’agit de recenser les facteurs de risque en élevage, de vous sensibiliser à la prévention des accidents et de recueillir des données sur leur nombre et leurs causes (anonymement). La dernière partie du questionnaire permet de recenser le nombre de bovins pouvant être concernés par l’abattage à la ferme en vue de récupérer la carcasse après passage à l’abattoir pour les opérations de préparation de la carcasse et inspection post-mortem.

Les recommandations du vétérinaire sanitaire

La dernière page du questionnaire synthétise les commentaires et les recommandations de votre vétérinaire sanitaire spécifiques à votre élevage. Comme dans les autres visites, une fiche vous est également laissée pour rappeler les règles d’aptitude au transport des animaux blessés. Cette fiche répond aux questions suivantes : Qu’est-ce qu’un animal inapte au transport ? Quels animaux ne faut-il pas transporter ? Comment prévenir les accidents ? Qu’est-ce qu’un CVI et quand doit-on l’utiliser ? Devenir de l’animal s’il ne peut pas avoir de CVI ? Qui est responsable aux différentes étapes de la prise en charge d’un animal accidenté ?

Eleveur, vétérinaire sanitaire, transporteur, vétérinaire de l’abattoir, tous ont un rôle et une responsabilité dans le processus de décision et de transport d’un animal accidenté.

Un rendez-vous incontournable de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! »

Vous pouvez retrouver l’instruction technique pour la visite sanitaire bovine à l’adresse suivante : https://info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-agri/instruction-2018-862. Articulée avec le bilan sanitaire d’élevage (BSE) annuel nécessaire à la prescription sans examen clinique (cf. article du 24/08/2018), la visite sanitaire bovine annuelle participe au développement de l’approche sanitaire globale de votre troupeau, base de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! ». Pour tout renseignement complémentaire, contactez votre vétérinaire sanitaire, la DDCSPP ou GDS Creuse.

Dr Didier GUERIN
GDS Creuse

imprimer cet article imprimer cet article