Les rats, un risque sanitaire majeur – 08 novembre 2023

Les rats
Un risque sanitaire majeur

Les rats, un enjeu sanitaire : Leur impact sur les réserves alimentaires et les dégradations occasionnées sur les équipements sont bien connus. On sous-estime encore trop souvent leur potentiel de dissémination de pathologies. Du fait de ces éléments, il est fortement recommandé de mettre en place un plan de lutte préventive ou curative.

 Les bâtiments attirent les rongeurs car ils représentent une source de chaleur et de nourriture lorsque les conditions extérieures deviennent difficiles (fin d’automne). Au-delà des dégradations qu’ils occasionnent, ils présentent un risque sanitaire important par la transmission de maladies.

Rat noir et rat brun, deux espèces distinctes…

On retrouve sur le terrain deux espèces :

  • Le rat noir est plus spécifique des milieux agricoles (rat des champs). Rattus rattus se distingue de son congénère par une couleur foncée, un profil élancé, de grandes oreilles et une queue longue. C’est un animal nocturne, très méfiant et qui affectionne tout particulièrement les céréales et les fruits. Il niche en hauteur, dans les greniers ou les bâtiments agricoles. Originaire d’Asie, il est présent de longue date en Europe et a colonisé le monde avec les transports maritimes.
  • Le rat brun (ou ras gris ou surmulot) est devenu le plus commun en France. Plus robuste, Rattus norvegicus a envahi l’Europe au 18e siècle, supplantant progressivement le rat noir. Il s’est adapté à tous les milieux et vit aussi bien en campagne qu’à la ville (rat d’égout). Omnivore, avec une préférence pour les graines et la viande, il s’installe à proximité immédiate d’une ressource alimentaire et vit dans des terriers, avec une organisation hiérarchique très élaborée.

L’identification des espèces est une étape primordiale. Elle permet au technicien de choisir les produits appropriés.

… avec une même capacité de reproduction

La gestation dure environ 21 jours et en théorie, une ratte peut mettre bas tous les mois, même si on observe plutôt 3 à 5 portées par an. Avec de 5 à 10 petits à chaque fois et une maturité sexuelle dès 2 mois, si la nourriture disponible est suffisante, la population peut très rapidement exploser. Dans les grandes métropoles, le ratio est de 1,5 à 1,75 rat brun par habitant ! Cela explique la nécessité de maintenir un plan de surveillance et de lutte contre ces rongeurs dès que le risque est identifié.

Un rôle majeur dans la diffusion de pathologies, notamment de zoonoses…

La maladie la plus célèbre transmise par le rat noir est la peste bubonique, qui a décimé les populations européennes au milieu du 14e siècle. Plus globalement, 20 agents zoonotiques ont été identifiés comme transmissibles par Rattus rattus et 48 par Rattus norvegicus et on observe de plus en plus de signalements cliniques depuis 2003. Le développement du rat blanc comme animal de compagnie est un facteur de risque aggravant. En France, on retrouve des pathologies virales comme le cowpox, la variole du singe, l’hépatite E ou l’hantavirus de Séoul, ou des parasites comme la toxoplasmose.

… et tout particulièrement la leptospirose

De nombreuses bactéries peuvent être transmise par les rats : bartonelles, pasteurelles, salmonelles, fièvre Q, rickettsies… mais les plus importantes sont les leptospires. Suivant les études, de 12 à 25 % des rats bruns en seraient porteurs. La maladie se transmet principalement via l’urine et les personnes ou animaux exposés le sont surtout au contact d’une eau souillée. Les symptômes sont peu évocateurs : fièvre, céphalées, nausées, douleurs articulaires. Si la maladie n’est pas traitée rapidement, les complications possibles sont neurologiques, hépatiques ou rénales. Pour les personnes régulièrement exposées (égoutiers notamment), une vaccination est fortement recommandée.

Une problématique méconnue, la diffusion de bactéries antibiorésistantes

Les rats bruns vivent souvent dans des milieux très contaminés (fumiers, égouts, proximité des poubelles, …) et interagissent avec des matières fécales ou des urines. Ils se retrouvent exposés à des bactéries humaines et animales qui peuvent être résistantes aux antibiotiques, les hébergent et les diffusent. Une étude a été menée en Autriche pour évaluer ce portage et le quantifier. 60 % des rats analysés étaient porteurs de staphylocoques résistants à la méthicilline et 14,5 % d’entérobactéries résistantes aux beta-lactamines. Ces rongeurs jouent donc un rôle de réservoir de bactéries antibiorésistantes et de contamination de l’environnement.

Une gestion préventive complexe…

Cette gestion s’appuie principalement sur un postulat de base : rendre les lieux inhospitaliers aux rats. Cela passe par le stockage sécurisé des réserves alimentaires (mise en silo) ou des déchets (poubelles non accessibles) et l’étanchéité des locaux. Si l’objectif est le « zéro rongeur » (métiers de bouche, industrie agro-alimentaire, …), il est indispensable de respecter deux aspects primordiaux :

  • s’en préoccuper même si on ne relève aucune trace de nuisance,
  • mettre en place un nombre de postes d’appâtage minimum qui seront témoins de leur présence.

… et curative à plusieurs facettes

Si la mise en œuvre des mesures préventives s’avère impossible (proximité des égouts, bâtiments ouverts, …), un programme de contrôle de l’infestation doit être mis en place. L’approche curative est « facilitée » par les indicateurs de présence des rats tels que câbles électriques rongés, aliments souillés et/ou consommés ou encore traces de pas dans la terre, la poussière… Trois types de lutte sont recensés : chimique, physique et biologique.

La lutte chimique, la plus répandue et la plus efficace…

Celle-ci est de loin la plus répandue et la plus efficace. La lutte par ingestion répétée d’appâts anticoagulants est recommandée, la mort intervenant dans un délai de deux à quatre jours après consommation d’appâts. Ceci évite au rat, animal méfiant et avisé, de faire la relation entre les appâts et les éventuels cadavres. Les anticoagulants bloquent le phénomène de coagulation sanguine en inhibant la vitamine K. Ils peuvent être toxiques pour tous les animaux, en cas d’ingestion accidentelle, contactez rapidement votre vétérinaire, le seul antidote étant alors une administration rapide de vitamine K1. Les professionnels savent placer les appâts aux endroits adaptés et avec des dispositifs sécurisés afin de limiter les risques.

… la lutte physique, complément de la lutte chimique…

Cette méthode ne peut être qu’un complément de la lutte chimique. Le piégeage des rongeurs s’effectue à l’aide de tapettes, pièges divers, colle glue… Quant aux appareils à ultrasons, ils ont une action perturbatrice les premiers jours mais sont peu efficaces dans la durée. En s’accoutumant au bruit, les rats finissent par se préserver de cette nuisance sonore en se cachant mieux.

… et la lutte biologique, anecdotique

Cette action obtenue grâce à la présence d’autres espèces (chats, chiens, buses, …) reste anecdotique. Elle ne constitue pas un moyen efficace que l’on peut conseiller en tant que lutte.

La dératisation nécessite une méthode rigoureuse. Les 7 techniciens spécialisés de Farago Creuse peuvent vous accompagner dans la mise en place de votre plan de dératisation.

Farago Creuse : une structure agréée, des techniciens qualifiés, une large gamme de produits certifiés et reconnus

La lutte contre les rongeurs (rats et souris) est un des aspects de la gestion sanitaire d’un élevage. GDS Creuse et sa filiale Farago Creuse vous accompagnent dans la mise en place de votre plan de dératisation (contrat annuel adapté à chaque situation, large gamme de rodonticides certifiés à votre disposition au magasin de Farago Creuse). N’hésitez donc pas à nous solliciter pour la réalisation d’un devis adapté à votre structure, votre approvisionnement en rodonticides ou pour plus d’informations.

 

 

 

Aurélien LEGRAND – Farago Creuse
Dr Boris BOUBET – GDS Creuse

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