Fièvre aphteuse dans les pays du Maghreb – 05 septembre 2014

Fièvre Aphteuse dans les pays du MaghrebFA Bovins 1

Une menace pour l’Europe

Fièvre aphteuse => Le 31 juillet, le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt nous informait de la propagation de la fièvre aphteuse (FA) en Tunisie puis en Algérie. Sont indiqués dans cet article les éléments essentiels fournis.

La FA (sérotype O) est apparue en Tunisie fin avril 2014 alors que le pays n’avait pas connu de foyers depuis 1999 et pratiquait une vaccination chez les bovins et les petits ruminants. Depuis cette date, plus d’une centaine de foyers repartis sur tout le territoire et notamment à proximité de régions très touristiques ont été détectés, concernant plus de 7.000 animaux sensibles (bovins, moutons et chèvres).

Après la Tunisie, une propagation en Algérie

Le 27 juillet, l’Algérie annonçait son 1er foyer suite à une importation de taurillons venant de Tunisie dans une exploitation de la Willaya (Province) de Sétif (nord-est du pays). Au 19 août, 154 foyers étaient notifiés à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) (cf. illustration). L’Algérie a pris des mesures de vaccination et a bloqué temporairement toute importation d’animaux des espèces sensibles, y compris en provenance de pays tiers indemnes (comme la France).

La FA (sérotype O) est apparue en Tunisie fin avril 2014. Le 27 juillet, l’Algérie annonçait son 1er foyer suite à une importation de taurillons venant de Tunisie.

(Source : OIE) La FA (sérotype O) est apparue en Tunisie fin avril 2014. Le 27 juillet, l’Algérie annonçait son 1er foyer suite à une importation de taurillons venant de Tunisie.

Une menace sérieuse pour l’Europe

La présence de la FA en Egypte et en Libye et sa propagation récente en Tunisie et en Algérie démontrent un risque de diffusion dans tout le Maghreb. Cette situation constitue également une menace sérieuse pour l’Europe, indemne de FA depuis 2007. La FA est à l’échelle internationale l’une des maladies animales les plus dévastatrices à large impact économique affectant les bovins, les porcins, les ovins et les caprins. Il est donc important de rappeler les informations et recommandations d’usage pour prévenir l’introduction et la propagation de la maladie en France.

Une maladie très contagieuse, dès le moindre soupçon, alerter immédiatement son vétérinaire

La FA est l’une des maladies virales les plus contagieuses affectant les animaux de rente. Elle peut toucher tous les animaux à onglons comme les bovins, les ovins, les caprins et les porcins, ainsi que les espèces sauvages apparentées. Elle n’est pas dangereuse pour l’homme. Tous les détenteurs/propriétaires de ruminants et de porcs doivent rester très attentifs vis à vis des signes cliniques évocateurs de FA (cf. encadré) et doivent alerter immédiatement leur vétérinaire et la DDCSPP.

Une propagation par différents vecteurs

La maladie se transmet directement d’un animal à l’autre ou alors de manière indirecte par l’intermédiaire des produits animaux. Toutefois, l’homme peut également être le vecteur d’épizooties. Des visiteurs d’un élevage peuvent transporter sans le savoir le virus de la FA dans des produits carnés ou laitiers ou avec des souvenirs à base de fourrure, de corne ou d’os qu’ils rapportent de vacances.

Une surveillance pour les animaux introduits et leurs moyens de transport

Le transfert d’animaux infectés représente la voie majeure d’introduction de la maladie. Il convient de s’assurer du statut sanitaire de l’exploitation d’origine de tout animal introduit. L’introduction d’animaux d’origine inconnue, sans traçabilité est à proscrire. Par ailleurs, tout véhicule ayant transité dans les pays infectés devront faire l’objet d’une désinfection avant d’entrer en élevage. Aucun fourrage, litières, paille en provenance de ces pays ne doit être introduit dans l’élevage.

Les précautions à prendre par toute personne voyageant en Tunisie, Algérie, Libye ou Égypte

Il est interdit de rapporter des produits d’origine animale (produits laitiers ou carnés ou tout autre produit de type cornes, fourrures ou cuirs non traités…), et ce, sous quelque forme que ce soit : sandwichs, restes de repas… Il est interdit de rapporter des animaux vivants. Attention, un animal malade ne présente pas nécessairement les symptômes de la maladie. Pendant le voyage, il faut éviter autant que possible les contacts avec des animaux sensibles (bovins, moutons, chèvres, porcs). Vous êtes éleveurs, vous avez des précautions à prendre si vous revenez d’un de ces pays : de retour sur le territoire européen, les vêtements et les chaussures utilisés en vacances dans ces pays doivent être nettoyés avant d’approcher de nouveau des animaux sensibles (bovins, moutons, chèvres, porcs). Ces recommandations et comportements responsables sont d’autant plus importants pour les personnes ayant une activité en élevage en France.

Des informations complémentaires disponibles en ligne

Vous trouverez plus d’informations sur la FA sur : http://agriculture.gouv.fr/fievre-aphteuse., consulter les recommandations aux voyageurs sur : http://agriculture.gouv.fr/Voyage-que-mettre-dans-ses-bagages et l’évolution de la situation épidémiologique sur : http://plateforme-esa.fr/. Pour toute information complémentaire, consultez la DDCSPP, votre vétérinaire ou GDS Creuse.

Dr Didier GUERIN- GDS Creuse

 

Chez les bovins, le premier signe clinique est la fièvre, l’hyperthermie pouvant atteindre 41°C. Elle s’accompagne d’abattement, d’inappétence, de non-rumination et d’une chute de la production laitière. Des vésicules apparaissent dans la cavité buccale. Elles se rompent en 12 à 24 heures pour donner des ulcères superficiels douloureux entraînant une salivation importante. Leur cicatrisation a lieu en quatre à six jours. Sur les pieds, on observe des vésicules puis des ulcères sur le bourrelet coronaire et dans l’espace interdigital. Ces lésions entraînent des boiteries. Les trayons sont aussi le siège de vésicules, lesquelles, sur les bovins en lactation, peuvent être le premier signe détectable de la maladie, comme ce fut le cas en France en 2001. (Photos ANSES)

Chez les ovins et les caprins, à l’inverse de ce que l’on observe chez les bovins et les porcs, les lésions sont toujours discrètes et fugaces, si bien qu’elles passent presque toujours inaperçues. Leur localisation est la même que chez les bovins. Les signes d’alerte de la maladie dans ces espèces sont la mortinatalité et les avortements. (Photo ANSES)

Chez les porcins, le premier signe de la maladie est la fièvre qui engendre de la prostration. Les animaux malades éprouvent de grosses difficultés à se déplacer, ils « marchent sur des aiguilles », les ulcères du bourrelet coronaire et de l’espace interdigital les font énormément souffrir. Comme pour les autres espèces, les lésions sont localisées à la bouche, à la mamelle et aux pieds. Fréquemment, le groin est le siège d’une énorme bulle, coalescence de plusieurs vésicules. Les lésions du trayon remontent jusque sur la mamelle. Des chutes d’onglon peuvent être observées. (Photo ANSES)

 

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