Utilisation du médicament vétérinaire

LA BONNE UTILISATION DES MÉDICAMENTS VETERINAIRES

La 2ème journée de la formation « éleveur infirmier de son élevage » se consacre à la connaissance des médicaments vétérinaires et leur utilisation de façon sûre, efficace et économique.

Le médicament vétérinaire : mieux le connaître pour une utilisation sûre, efficace et économique

Cette 2ème journée de la formation « éleveur infirmier de son élevage » présente pour objets de :

  • Motiver les éleveurs sur la bonne utilisation des médicaments vétérinaires.
  • Donner des informations pratiques pour leur permettre d’utiliser mieux (efficacité et sécurité) les médicaments au quotidien.
  • Donner des informations « théoriques » (jusqu’à un certain point) pour permettre à l’éleveur de mieux comprendre l’action et l’utilisation des médicaments.

Les objectifs qui en découlent sont de permettre à l’éleveur :

  • De sécuriser au mieux l’utilisation du médicament (dans son intérêt, celui de la filière et du consommateur).
  • D’utiliser les médicaments de façon la plus rentable possible.
  • De faire le bilan de ses pratiques

La matinée en salle pour apporter les bases théoriques primordiales

La possession d’un minimum de connaissances théoriques s’avère nécessaire pour bien comprendre et donc mieux utiliser les médicaments vétérinaires. Il est notamment défini ce qu’est un médicament et les implications principales de cette définition. Une 2ème partie est consacrée aux principales catégories de médicaments utilisés en élevage. Enfin, sont présentées les différentes étapes qui garantissent l’efficacité et la sécurisation du médicament vétérinaire : fixation des LMR (Limites Maximales de Résidus), AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), prescription, délivrance et utilisation en élevage. L’utilisation d’exemples concrets (médicaments utilisés et pathologies observées localement) permet de mieux illustrer les échanges pour une meilleure compréhension des informations et messages afin de favoriser la participation active des éleveurs.

Un choix possible par les participants

Certaines parties de la formation s’avèrent incontournables comme la 1ère partie consacrée au pourquoi de cette formation, la définition du médicament et les obligations techniques et réglementaires d’utilisation que cela engendre. Il est aussi rappelé que l’efficacité du médicament est directement corrélée à la qualité de la prévention sanitaire de base constituée des cinq, maintenant bien connus, domaines de risques (voir dossier gestion sanitaire des troupeaux du GDSCC Mémo n°6). Dans la 2ème partie consacrée aux principales catégories de médicaments, sont présentées, de manière préférentielle, les principales notions concernant les antibiotiques (avec les messages importants suivants : à utiliser avec parcimonie, de façon raisonnée au plan technique et économique en connaissant les principaux principes mais tout en sachant que l’application est complexe) et les vaccins (spécificité et fragilité des vaccins, nécessité de disposer d’un animal capable de réagir à la vaccination). Les autres catégories (anti-inflammatoires, antiparasitaires, médicaments du métabolisme, médicaments de la reproduction) sont présentées en fonction du temps disponible et de la demande du groupe.

Une utilisation raisonnée et maîtrisée en élevage

Dans la dernière partie consacrée aux notions d’étapes (du médicament à l’animal et au consommateur : LMR => AMM => Prescription => Délivrance => Utilisation), une place importante est réservée à l’utilisation en faisant le lien avec l’examen du bovin malade vu dans la 1ère journée de formation (maladie connue/inconnue, notion de protocole de soin) et l’intérêt de l’enregistrement des interventions dans le carnet sanitaire. A ce niveau, un nouveau lien est réalisé avec le bilan sanitaire volontaire et le « bilan et suivi volontaire d’élevage », initiative départementale qui vous sera présentée dans l’article de la semaine prochaine.

Une présentation des outils informatiques par Bruno Simon de la Chambre d’Agriculture

Outre son aspect réglementaire, avoir à disposition dans son élevage un carnet sanitaire fidèlement renseigné constitue une 1ère étape indispensable pour mettre en place un bilan objectif des pratiques et résultats sanitaires de son élevage et adapter sa politique de lutte et de prévention. L’informatisation du carnet sanitaire facilite grandement la partie analyse. De plus, les interconnexions, qui se mettent actuellement en place entre les logiciels vétérinaires et éleveurs améliorent, largement leur utilisation, notamment, la possibilité de chacun de pouvoir profiter de l’enregistrement de l’autre partie et, ainsi, éviter les doubles saisies et limiter les temps d’enregistrements. Une présentation des possibilités informatiques est réalisée par Bruno Simon de la Chambre d’Agriculture.

L’après-midi en élevage

La 1ère partie de l’après-midi en élevage se déroule autour de l’armoire à pharmacie de l’élevage d’accueil. Une observation critique dans le sens très positif et pratique est réalisée. Sont abordés les points suivants :

  • Les conditions de stockage (modalités de stockage, place de la pharmacie, caractéristiques pour une bonne sécurité et conservation des médicaments…).
  • Le contenu de la pharmacie (médicaments présents, indications, présence éventuelle des périmés, le contenu adapté à l’élevage…).
  • En partant de médicaments de l’armoire (classe du médicament, aspect, utilisation, ordonnance, carnet sanitaire…).
  • Le repérage des animaux traités.

Pour la réalisation du traitement lui-même, sont indiquées les voies d’administration les plus communes (orale, SC, IM, IV et intra mammaire), la contention, le choix du matériel, les modalités de réalisation avec démonstrations et exercices en 2ème partie. Une réflexion sur plusieurs exemples de traitements mis en œuvre par les éleveurs sur différentes pathologies complète cette formation.

Une journée qui s’inscrit dans la logique du GDSCC d’approche collective du troupeau avec une analyse de ses pratiques

L’examen du bovin malade, la bonne utilisation du médicament vétérinaire et le bilan et suivi volontaire d’élevage (qui vous sera présenté la semaine prochaine) s’inscrivent dans cette logique qui va de l’animal au troupeau avec une recherche d’efficacité sanitaire technique et économique d’abord utile pour l’éleveur lui-même, mais aussi pour la collectivité et enfin en direction de l’aval. Cela rentre dans un cercle vertueux permettant de tirer profit des outils pouvant répondre à la réglementation et non de les subir.

 

Dr Didier GUERIN
 » janvier 2007  »