Tuberculose bovine
Une stratégie plus offensive
Point tuberculose bovine => L’objectif général de la surveillance de la tuberculose bovine est la détection des cas afin de parvenir à l’éradication de la maladie et le maintien du statut officiellement indemne des élevages et du territoire national.
Le numéro spécial « maladies réglementées et émergentes » du bulletin épidémiologique santé animale – alimentation de l’ANSES (n°64-octobre 2014) fait le point sur la tuberculose en France en 2013. Le comité de pilotage national de la tuberculose bovine du 04 décembre dernier a apporté un bilan 2014 et des perspectives pour l’éradication de cette maladie.
Une situation favorable avec une persistance à bas bruit dans certaines zones qui implique une action soutenue
La situation de la France vis à vis de la tuberculose bovine est globalement satisfaisante. Sa présence, à bas bruit, dans certaines zones a conduit à une mobilisation des parties prenantes et à une maîtrise de la situation. Le nombre d’abattages diagnostiques a augmenté et le taux d’incidence annuel reste inférieur à 0,1 %, seuil de maintien du statut officiellement indemne. Dans la plupart des élevages infectés détectés, le nombre d’animaux présentant des lésions est limité. La persistance de la maladie dans certaines zones, en élevage ou au sein de la faune sauvage, implique une attention soutenue afin de mener à bien l’éradication.
Un nombre de nouveaux cheptels infectés stable avec un dépistage renforcé
En 2013, 112 troupeaux ont été déclarés infectés par la tuberculose (116 en 2012), ce qui a porté le nombre de troupeaux infectés sur l’année à 170, soit un taux de prévalence de 0,075 % (170/218.157). 52 % des nouveaux foyers ont été détectés en Aquitaine avec une augmentation dans tous les départements. En Côte-d’Or, le nombre de nouveaux foyers a diminué de 30 %. Dans les Ardennes, 6 foyers secondaires ont été détectés dans la même zone grâce aux investigations suite aux découvertes d’abattoir de 2012. En Camargue, 4 nouveaux foyers ont été identifiés, ce qui confirme à la fois l’efficacité du plan et l’importance de maintenir une vigilance. Pour 2014 (situation au 03/12), le nombre de nouveaux foyers (102) est équivalent à 2013 avec une baisse de 50 % en Côte d’Or, une situation comparable en Aquitaine et une augmentation en Charente et dans le Lot et Garonne en relation avec une surveillance renforcée.

Malgré le renforcement de la surveillance, l’incidence (nombre de nouveaux cas) et la prévalence (nombre total de cas) restent stables à un niveau permettant le maintien du statut officiellement indemne pour la France.
La tuberculose dans la faune sauvage, une surveillance avec « Sylvatub »
Depuis la découverte du premier cerf tuberculeux en forêt de Brotonne (Seine-Maritime) en 2001, des animaux sauvages infectés par la tuberculose bovine ont été découverts dans plusieurs départements. Fin 2011, un dispositif national de surveillance, dénommé Sylvatub, a été créé avec une surveillance des blaireaux, cervidés et sangliers. La présence de faune sauvage infectée est toujours en relation avec la présence de la maladie chez les bovins. Des bilans détaillés sont disponibles sur la Plateforme ESA (www.plateforme-esa.fr).
Une stratégie plus offensive dans les zones confrontées à la maladie, une vigilance à maintenir pour tous
L’objectif à moyen terme est l’éradication de la tuberculose. Un plan d’action est en cours d’élaboration autour d’un nombre limité d’axes avec des objectifs clairs. Ces axes vont être décrits sous forme de fiches d’action. Dans l’attente, cela demande également d’être particulièrement vigilant dans vos échanges et de suivre scrupuleusement les mesures prescrites. Pour plus d’information, consultez le numéro spécial « maladies réglementées et émergentes » du bulletin épidémiologique santé animale – alimentation de l’ANSES (n°64-octobre 2014) disponible sur la Plateforme ESA, contactez votre vétérinaire sanitaire, la DDCSPP ou nous-mêmes ou venez nous rencontrer lors de notre prochaine journée « portes ouvertes » du 14 mars.
Dr Didier GUERIN
GDS Creuse
Important!
Une surveillance tuberculose en abattoir, en élevage et lors de mouvements
La surveillance de la tuberculose bovine chez les bovins repose sur trois dispositifs complémentaires.
Une surveillance systématique à l’abattoir
Tous les bovins abattus pour la consommation humaine sont contrôlés avec l’inspection post-mortem. Elle consiste en un examen incluant l’incision d’un certain nombre d’organes, dont les sites d’élection privilégiés de la tuberculose que sont les poumons, les nœuds lymphatiques rétro-pharyngiens, trachéo-bronchiques et médiastinaux. Si des lésions suspectes sont détectées, les organes sont prélevés (ainsi que les nœuds lymphatiques associés) et soumis à un laboratoire agréé pour une recherche de mycobactérie par PCR et bactériologie.
Une surveillance programmée en élevage
Le dépistage prophylactique conditionne l’acquisition et le maintien de la qualification officiellement indemne des troupeaux. En fonction de la situation sanitaire départementale, le rythme de dépistage peut être aménagé allant d’un test annuel des animaux de plus de six semaines jusqu’à un arrêt de prophylaxie. Dans certaines situations, un zonage du département est effectué et le dépistage est renforcé dans certaines communes en fonction d’une analyse de risque sanitaire. Indépendamment du rythme départemental, le dépistage prophylactique peut être demandé annuellement pendant une période de trois à cinq ans dans les exploitations classées à risque en raison de l’existence de liens épidémiologiques avec une exploitation infectée.
Un dépistage lors du mouvement des animaux
Vue la reconnaissance du dispositif sanitaire et du statut officiellement indemne de la France, il peut être dérogé au dépistage à l’introduction sauf dans les cas suivants :
- Animaux transitant depuis plus de six jours entre deux établissements.
- Animaux quittant une exploitation classée à risque en raison d’un voisinage avec un foyer domestique ou sauvage ou en raison d’un antécédent d’infection.
- Animaux transitant par une exploitation à fort taux de rotation et provenant d’une exploitation située dans un département où la prévalence cumulée sur cinq ans de la tuberculose bovine est supérieure à la moyenne nationale.
Un dépistage par intradermotuberculination
Dans tous les cas, le test de dépistage est l’intradermotuberculination simple (IDS) ou comparative (IDC) en fonction du risque de réactions atypiques. La lecture est réalisée 72 heures après l’injection. Dans certaines circonstances, notamment sur les animaux dont la contention est difficile (taureaux de combat), le dépistage par IDS peut être renforcé par un dépistage systématique par interféron gamma (IFG).
La plupart des départements ont arrêté les tuberculinations systématiques depuis plusieurs années. Certains départements ont défini un rythme de tuberculination pour une zone particulière (« zonage ») en fonction de la situation épidémiologique. Au total, en 2013, 14.477 exploitations détenant des bovins ont fait l’objet de tuberculinations simples (IDS) ou comparatives (IDC), soit 6,6 % des exploitations.