Lutte contre les mouches – 25 mai 2022

Lutte contre les mouches
Agir maintenant en respectant les bases

Les insectes en élevage : Les mouches et moucherons sont des parasites importants en production animale. En période estivale, ces insectes peuvent constituer une nuisance importante et sont vecteurs de nombreuses pathologies.

 Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, une prolifération des mouches expose votre élevage à de nombreuses maladies et le quotidien des animaux peut devenir « invivable ». Les conséquences sont multiples : baisse de la production de lait liée à l’agitation des vaches, traites mouvementées, baisse du GMQ, …

Les mouches et moucherons : différentes espèces à connaître

Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont la mouche domestique (Musca domestica), la mouche d’automne (Musca autom­nalis), la mouche piqueuse des étables ou stomoxe (Stomoxys calcitrans) et les taons. Les deux premières espèces sont des mouches « lécheuses », omnivores et qui se nourrissent de déchets, excréments et matières organiques en décomposition. Les autres sont des insectes « piqueurs » qui se nourrissent exclusivement de sang, ce qui en fait des espèces très agressives, particulièrement par temps orageux. Les moucherons piqueurs (simulies, culicoïdes) sont présents dans les biotopes humides, notamment les prairies proches des ruisseaux et les zones boueuses.

Agir dès le printemps pour être efficace avec de strictes mesures de biosécurité

La réussite du plan de lutte contre les mouches dépend de sa précocité et de l’application de mesures strictes de biosécurité. Cela demande d’intervenir avant de voir les adultes en nombre pour éviter de se laisser dépasser. Une fois déclenché, le processus de multiplication est exponentiel (cf. « Evolution des populations de mouche »). Dès les premières chaleurs, la durée du cycle de production de la mouche domestique se raccourcit. Une mouche vit 20 jours en moyenne, pont environ 500 œufs à la fois soit plusieurs milliers sur le cycle. 85 % de leur population est constituée de larves et pupes et 90 % des mouches présentes dans un élevage sont nées dans cet élevage d’où l’importance d’intervenir très en amont, dès le stade larvaire avec un larvicide surtout si l’hiver n’a pas été suffisamment froid.

La capacité de multiplication des mouches étant considérable, la réussite du plan de lutte et de prévention est conditionnée par la précocité d’intervention et le suivi des actions.

La lutte chimique : un protocole larvicide à respecter…

Afin de limiter les populations de mouches, l’utilisation de larvicides est primordiale. Ce sont des inhibiteurs de croissance. Ils bloquent la synthèse de la cuticule lors des phases d’évolution larvaires et empêchent la formation des pupes. Les larvicides sont à appliquer sur les litières en privilégiant les zones non-piétinées par les animaux (bordures d’aire paillée, sous les abreuvoirs…), dans les fumières et fosses à lisier. Une bonne efficacité demande une intervention mensuelle avec un strict respect des doses et du mode préparatoire des produits et sans omettre de lieux où les larves peuvent se développer.

… avec une application d’adulticide dans les bâtiments à ne pas négliger …

Les adulticides sont appliqués sur des parois propres. Ces surfaces ne doivent pas être lavées après application, leur usage est donc à proscrire sur les murs de salle de traite. Ces produits seront appliqués sur les zones que les mouches affectionnent : surfaces claires, en haut des parois et sans courants d’air. A contrario, un ventilateur ou un brasseur d’air repousse les mouches.

… et des insecticides sur les animaux

Le traitement des animaux peut compléter ce plan de lutte mais en aucun cas ne suffit à contrôler à lui seul la population de mouches. De nombreux insecticides existent pour les traitements contre les mouches : en application sur la ligne du dos (Pour-On), à pulvériser et en boucle auriculaire. L’efficacité de ces produits est généralement proche mais leurs formulations entraînent des durées d’action variables et des contraintes différentes pour l’éleveur. Les boucles peuvent protéger les bovins jusqu’à 4 mois pour une seule application et même en cas de lessivage par la pluie les animaux sont à nouveau protégés sous 48 heures. Les produits en application Pour-On présentent un caractère lipophile qui permet une diffusion sur la peau à partir de la ligne du dos et limite le lessivage par la pluie. Cependant, leur durée d’action plus limitée, de 4 à 10 semaines selon les spécialités, oblige à renouveler le traitement régulièrement. Les produits à pulvériser ont quant à eux une activité fugace mais permettent très rapidement de soulager un animal infesté par les mouches. L’emploi d’insecticides doit être réfléchi avec son vétérinaire dans le cadre du protocole de soins en prenant en compte la présence d’un délai d’attente lait et viande, d’une efficacité parfois limitée (phénomène de lessivage et moindre diffusion sur les zones de piqûre pour les culicoïdes ou les stomoxes), et d’un impact environnemental, une partie des médicaments étant au final éliminée vers le milieu.

Une lutte mécanique associée pour une meilleure efficacité

Les appâts ou pièges représentent un complément comme révélateur de niveau de population et, ainsi, indicateur de nécessité d’un traitement. De plus, ils peuvent être utilisés dans des zones où ces traitements ne peuvent être réalisés. Il existe une large gamme de destructeurs électriques d’insectes volants (DEIV). Ces appareils sont à installer dans des endroits stratégiques (box à veaux, agneaux, chevreaux, nurserie, salle de traite, ateliers de découpe et de transformation, bureaux, habitations…).

La lutte biologique : une méthode concluante et opérante

Muscidifurax raptorellus (miniguêpe) est naturellement présente dans l’environnement, mais l’effectif est insuffisant pour inquiéter les mouches d’où l’intérêt de lâchers précoces (dès que les températures diurnes dépassent régulièrement 15 °C) puis réguliers sur la période avril/octobre. Les miniguêpes sont disponibles à Farago Creuse en partenariat avec une société productrice de ces insectes et spécialisée dans la production d’auxiliaires zélés et d’insectes pollinisateurs. Cette méthode nécessite le strict respect du protocole (déterminé en amont avec votre technicien).

Pour être efficace en matière de lutte contre les insectes, le plan d’action en élevage associe des mesures sanitaires suivies avec vigilance et une combinaison des outils insecticides, biologiques et mécaniques.

GDS Creuse et Farago Creuse pour vous accompagner dans le choix de votre protocole de lutte

Le contrôle de la population des insectes représente un enjeu majeur, tant en matière sanitaire qu’économique. Le programme de lutte est à raisonner selon les caractéristiques et objectifs de l’élevage. Nous sommes à votre service pour définir le plan de lutte et fournir les éléments et les produits nécessaires à sa réalisation afin qu’elle soit la plus efficace possible (cf. « Plan d’action en élevage »). N’hésitez pas à nous contacter.

Aurélien LEGRAND – Farago Creuse
DMV Boris BOUBET – GDS Creuse