La maladie de Schmallenberg,
2ème vague du virus
Surveillance pour 2012/2013
De nouveaux cas de SBV congénital liés à des contaminations 2012 précoces (mai/juin) sont actuellement observés, notamment en élevage ovin.
Le niveau d’infection des cheptels et des animaux au sein d’un troupeau est très variable suite à la première vague de circulation. Cela implique qu’un nouvel épisode clinique de SBV va concerner notre département. De nouveaux cas, en élevage ovin, ont déjà été observés. Face à cette situation, le dispositif de surveillance a été actualisé (cf. encadré) et une prise en charge de pertes pour les élevages les plus touchés est en cours de réflexion.
Une maladie émergente en 2011 en Allemagne qui se traduit par des malformations congénitales
Dans le cadre d’investigations relatives à des diarrhées fébriles chez des ruminants, le laboratoire de référence allemand Friedrich-Loeffler-Institut (FLI) a identifié en novembre 2011 un nouvel orthobunyavirus, nommé Schmallenberg virus SBV (en référence à une ville proche des foyers, située à 80 km au Sud-Est de Dortmund). Cet orthobunyavirus affec
te les ruminants. L’infection aiguë se manifeste chez les bovins adultes par une hyperthermie, une perte d’appétit, une chute de production chez les vaches laitières, de la diarrhée. L’infection des femelles gestantes peut se traduire par la naissance d’animaux malformés (arthrogrypose, raccourcissement des tendons du jarret, déformation de la mâchoire, hydranencéphalie…). En raison de la période de sensibilité du fœtus à ce virus (30ème au 70ème jour de gestation chez la brebis, 80ème au 150ème jour de gestation chez la vache), les symptômes sont observables 3 à 4 mois après la contamination chez les ovins et 5 à 6 mois après chez les bovins. Le SBV est essentiellement transmis par des insectes piqueurs.
Un impact de la maladie important dans certains élevages
Au cours du 1er trimestre 2012, nous avons réalisé une enquête descriptive dans chaque élevage atteint confirmé. La synthèse de ces enquêtes, réalisée par le réseau des GDS avec l’appui de l’ANSES dans le cadre de la plateforme nationale de surveillance épidémiologique, apporte les indications suivantes :
- 16% des brebis agnelées et 6% des vaches vêlées ont présenté des troubles pouvant êtr
e rapportées au virus. Dans 23% des élevages ovins et 11% des élevages bovins, ce sont plus de 30% des mères qui ont été concernées.
- 15% des agneaux nés et 7% des veaux nés ont présenté des troubles (malformations, néomortalités). Dans 19% des élevages ovins et 13% des élevages bovins, ce sont plus de 30% des nouveau-nés qui ont été concernés.
- En moyenne, 12% des brebis à « problème » meurent dans les 15 jours qui suivent la mise bas. Parmi les brebis à « problème », 33% des brebis ont mis bas deux agneaux ou plus dont un est parfaitement normal.
Pour plus d’informations, consulter la plateforme nationale de surveillance épidémiologique : http://www.survepi.org/cerepi/.
Une 1ère vague de circulation virale importante de septembre à décembre 2011, une 2ème vague plus conséquente depuis mai 2012
Les foyers recensés au 1er semestre 2012 découlent de la 1ère vague de circulation. Les animaux malades ne représentent qu’une petite partie de la circulation. Une majorité d’animaux se sont contaminés sans présenter de symptôme. Les foyers déclarés apparaissent être un bon indicateur de l’intensité de la circulation virale. Le virus a passé la période hivernale sans problème et une 2ème vague de circulation virale, plus conséquente, a débuté à partir de mai, d’où les 1ers cas recensés depuis septembre.
Les enquêtes sérologiques confirment les risques pour le 2nd semestre 2012
Des enquêtes sérologiques ont été réalisées par le réseau des GDS dans différentes zones selon le nombre de foyers (une vingtaine de départements dont la Creuse). Dans les zones où le virus a circulé assez largement lors de la 1ère vague (ex. : extrême nord-ouest de la Creuse), les élevages bovins sont en grande partie immunisés et donc a priori protégés. Les élevages ovins apparaissent moins protégés. En cas de circulation dans la période à risque, des troupeaux ovins (dont certains déjà touchés) pourraient être confrontés à des malformations en grand nombre. Dans les zones où le virus n’a pas circulé lors de la 1ère vague (ex. : reste de la Creuse), en cas de circulation dans la période à risque, des malformations pourraient apparaître en élevages bovins et ovins.
Une surveillance du SBV congénital à maintenir avec une étude de prise en charge par la Caisse de Solidarité Santé Animale pour les adhérents GDS
Face à cette situation, la surveillance du SBV congénital est à poursuivre. L’Etat a arrêté sa surveillance au 31 août. Le réseau GDS s’implique dans la gestion de la surveillance dans le cadre de la plateforme nationale de surveillance épidémiologique (cf. encadré). Le Conseil d’Administration de GDS France a décidé le principe de prise en charge forfaitaire des pertes sanitaires consécutives au passage du virus Schmallenberg (SBV) par la CSSA. Les modalités pratiques, notamment de niveau de prise en charge, restent à définir. Elles concerneront les deux campagnes. Pour pouvoir en bénéficier, l’élevage devra avoir l’objet de suivis, d’où l’importance des déclarations auprès de son vétérinaire sanitaire. Pour plus d’information, n’hésitez pas à nous contacter.
Dr Didier GUERIN – GDS Creuse
Important!
Gestion opérationnelle des suspicions
Ce dispositif de surveillance a pour objectif d’identifier les foyers de SBV congénital résultant d’une circulation du virus en 2012.
Les nouveau-nés malformés, critères cliniques de suspicion, déclencheurs de l’alerte
Pourra être considéré « élevage suspect SBV », tout élevage ovin ou caprin dans lequel, sur un lot de mise bas, au moins 2 agneaux ou chevreaux ou tout élevage bovin dans lequel au moins 1 veau ont présenté à la naissance au moins un des signes cliniques suivants : arthrogrypose (déformation ou blocage de l’articulation d’un ou plusieurs membres), malformation de la colonne vertébrale (scoliose, cyphose), anomalie du port de la tête (torticolis) ou raccourcissement de la mâchoire inférieure.
Une fiche de commémoratifs complétée par le vétérinaire
Alerté par l’éleveur, le vétérinaire vérifiera que l’élevage correspond aux critères cliniques de suspicion définis dans le cadre de la surveillance. Il remplit alors la fiche de commémoratif fournie par GDS Creuse, celle-ci est transmise avec les prélèvements effectués au laboratoire d’analyse.
Des prélèvements à des fins de confirmation
Dans la mesure où c’est réalisable, une prise de sang sera effectuée sur le nouveau-né malformé, avant la prise de colostrum pour sérologie SBV. Si l’animal est mort, le recueil de sang sera réalisé au niveau cardiaque. Si du sang ou du sérum ne peuvent être prélevés, une PCR sur cerveau sera alors à effectuer.
La visite vétérinaire financée dans le cadre de la police sanitaire « brucellose », les frais d’analyse à la charge de l’éleveur
En cas d’avortement (naissance avant terme ou mort dans les 48 heures) dans le cheptel nécessitant la réalisation des investigations prévues dans le cadre de la prophylaxie de la brucellose, le déplacement du vétérinaire sanitaire est pris en charge par l’Etat dans le cadre de la prophylaxie de la brucellose. L’ensemble des autres frais : prélèvement de sang du nouveau-né (avant prise de colostrum) ou de sérum de l’avorton pour sérologie ou prélèvement d’encéphale pour PCR et la réalisation des analyses correspondantes seront à la charge de l’éleveur.