Diarrhées néonatales – 12 décembre 2014

Diarrhées néonatales
Ce n’est pas une fatalité

Diarrhées néonatales => Face à un épisode de diarrhées néonatales, gérez l’urgence d’abord avec des mesures sanitaires et investiguez pour adapter votre plan de lutte.

Les diarrhées néonatales restent une dominante pathologique. 20 % des veaux sont atteints dans les 15 premiers jours de vie. 80 % des élevages présentent un taux de veaux malades inférieur à 20 % ; à l’inverse, 80 % des veaux à diarrhées se trouvent dans 20 % des élevages. Au delà de 15 % de veaux malades, une approche spécifique est à mettre en place pour améliorer votre situation et éviter un nouvel épisode. Le « plan diarrhées creusois » permet de répondre à cette problématique, ses résultats sont là pour l’attester.

Un équilibre défenses immunitaires/agents infectieux à rechercher

L’avenir du veau se joue dans les 1ères heures de vie. Dans l’utérus, le fœtus se trouve sous haute protection, à l’abri des agents infectieux. A la naissance, un envahissement brutal de son tube digestif par les microorganismes se réalise alors qu’il est totalement dépourvu de défenses immunitaires. Ces éléments expliquent la nécessité, pour le veau, de naître dans un milieu le moins contaminé possible par les agents pathogènes et d’absorber correctement le colostrum pour obtenir un capital immunitaire suffisant. L’apparition de la maladie est fonction du rapport entre les défenses présentes (qualité du transfert immunitaire) et la pression d’infection (niveau de contamination du milieu) qui varient au cours de la saison.

L’état sanitaire d’un troupeau repose sur l’équilibre entre les capacités de défense des animaux et la pression microbienne. Un problème sanitaire dans un élevage est la conséquence d’un déséquilibre. L’objectif est déterminer les facteurs favorisants propres à l’élevage et les corriger.

L’état sanitaire d’un troupeau repose sur l’équilibre entre les capacités de défense des animaux et la pression microbienne. Un problème sanitaire dans un élevage est la conséquence d’un déséquilibre. L’objectif est déterminer les facteurs favorisants propres à l’élevage et les corriger.

Les agents pathogènes chez les malades et les sains… moins de capital immunitaire chez les malades que chez les sains !

Les agents pathogènes sont présents chez les sains et chez les malades. Le déséquilibre pression infectieuse/capital immunitaire du veau favorise l’apparition de la diarrhée, ce que confirme le dosage du transfert immunitaire : 2/3 des veaux malades ont un capital immunitaire insuffisant alors qu’il est seulement d’un tiers chez les sains (cf. article du 28/11/2014). Chez 44 % des veaux laitiers et 25 % des veaux allaitants, le transfert de l’immunité passive maternelle est très insuffisant (<10g/l d’IgG).

Une évolution défavorable au cours de la saison de vêlages

Au cours de la saison de vêlages, deux phénomènes favorisent l’augmentation du nombre et de la gravité des diarrhées. La qualité du colostrum s’amoindrit en relation, notamment, avec la qualité de l’alimentation hivernale. La contamination du milieu augmente. Les veaux, relais multiplicateurs, vont multiplier par quelques milliers à quelques milliards le nombre d’agents pathogènes présents. Ainsi, dans un élevage confronté à un épisode de diarrhées, la saison débute avec pas ou peu de diarrhées qui touchent un nombre réduit de veaux et guérissent facilement. Au fur et à mesure de l’avancement de la saison, le nombre et la gravité des diarrhées augmentent. C’est la dynamique de contamination.

Les actions urgentes à mettre en place lors de présence d’un épisode diarrhéique

  1. Identifier et quantifier la problématique
    L’apparition de diarrhées vient d’un déséquilibre agents infectieux/défenses immunitaires. Cela implique de quantifier chaque facteur pour déterminer les actions prioritaires à initier.
  2. Augmenter les défenses immunitaires
    L’augmentation du potentiel de défenses du veau (lors de résultats insuffisants du transfert immunitaire) demande l’apport supplémentaire de colostrum qui peut être complété par une vaccination (délai d’action minimal de 15 jours), elle permet l’obtention d’anticorps spécifiques mais n’augmente pas le niveau d’anticorps. Cela implique que lors de qualité insuffisante du colostrum (moins de 60 g/l), la vache étant alors incapable d’augmenter, dans l’immédiat, la concentration de son colostrum en anticorps, un colostrum de complément administré à tous les veaux à la naissance sera plus utile que la vaccination.
  3. Limiter la pression infectieuse
    Afin que les veaux naissants ne se retrouvent pas dans un milieu hyper contaminé, les vaches non-vêlées seront regroupées et mises dans des cases nettoyées et désinfectées ou dans des lieux n’ayant pas été confrontés à cette problématique depuis plus de 6 mois (notamment pour les élevages en plein-air). Pour limiter toute nouvelle dynamique de contamination, tout nouveau veau diarrhéique sera isolé dès les 1ers symptômes.

Dans un 2ème temps, préparer l’avenir avec une démarche diagnostique de troupeau

L’apparition d’épisodes diarrhéiques dans un élevage découle de la présence de facteurs favorisants permettant le développement de ces phénomènes épidémiques. Une prévention inscrite dans la durée nécessite la détermination de ces facteurs de risques dans l’élevage considéré afin d’adapter la lutte et la prévention. Pour gérer durablement cette problématique, cela implique de passer par une phase de bilan sanitaire approfondi dans votre élevage : cela correspond à la mise en place, en relation avec votre vétérinaire traitant, du « plan diarrhées » de GDS Creuse (cf. encadré).

L’approche globale des diarrhées néonatales, une solution pour tout élevage

20 % des élevages sont confrontés à des diarrhées néonatales. Une solution existe, cela demande une mobilisation du couple éleveur/vétérinaire avec la mise en place d’une approche globale de la problématique au niveau de l’élevage (cf. le chapitre « La santé du veau » dans l’onglet « La boîte à outils bovins » sur notre site). Cela peut se réaliser lors du bilan sanitaire annuel avec votre vétérinaire, appuyé sur le BSE prérempli que nous vous fournissons. Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou GDS Creuse.

Marien BATAILLE
Dr Didier GUERIN

GDS Creuse

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